29 nov. 2011

[Loud!] Le Naufrage de Bontekoe

  
Une petite heure à tuer avant de me diriger vers la gare de l'est et attraper mon  train.

Je suis encore dans le cinquième et je me promène dans la rue Mouffetard, j'erre, rue Lhomond, rue de l'Arbalète... Je fait mine de me perdre et tombe finalement sur une rue inconnue jusqu'alors.

Assez vide, sauf la devanture d'une librairie minuscule, encastrée dans la roche des bâtiments. Littérature espagnole, portugaise et sud-américaine.

Devant, un carton de livres qui ont pris l'eau. A l'intérieur, un livre sur les dérivés du jazz au Pérou, plusieurs livres en portugais qui refusent de me parler, et puis ça :


Le Naufrage de Bontekoe 
 &
autres aventures en mer de Chine


Je feuillette : c'est un journal de marin, avec des vieilles cartes de Bornéo, des gravures étranges, des dessins de l'époque, datant du jeune dix-septième siècle. Yeah. Titre bizarre, cartes, ça me suffit, et pour un euro symbolique, ça ira.

Dans le train, j'apprends que l'homme a réellement existé. Il raconte un voyage si incroyable, si risqué que j'en suis jaloux et tout faiblard.  Avec peu de détails, tous nécessaires et incongrus - la marque des bons récits de faits réels, contrairement à la profusion maniérée de ceux qui se veulent réalistes - je n'en sort plus avant la fin.

Le départ, les longs jours sans rien, les rencontres, les tempêtes, les mâts, la folie calme de ces hommes qui sont en métal comparés à nous, les prières, la guerre, les fruits et les îles, le repos et l'attente, d'autres peuples dont on ne sait rien, la mort et les maladies - sans les effets spéciaux, c'est beaucoup plus vrai - Singkep, Mapor, Côn Son, l'embouchure du Zhangzhou, seize ans après...


Le Naufrage de Bontekoe, traduit du hollandais et annoté par Xavier de Castro, éditions Chandeigne, collection Magellane.

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