Mon corps fugitif, poussé dans ses tranchées lointaines
Bien au-delà des collines où le temps s’épuisait hier encore
S’éveille dans sa retraite : la peur panique de la lumière
Mon propre corps a ses caches souterraines où il digère
Le monde comme un repas aux plats disjoints, c’est gore
Il tente une synthèse et m’enferme pour être tranquille
Loin de lui j’imagine – il manipule des fioles, instruments
Dangereux – avec la précision de l’inconscient freudien
Loin en lui (j'imagine) d'autres parcours des mêmes traces
Tout seul – comme un grand – au cœur du gémissement
Il a rejoint l’inertie primordiale, une carrière de grès
Un lit, excavé par la force des choses – les éléments faibles
Couche de houx, d’ellébore, éclairée d'un feu de forêt
Les muscles qui s’enivrent de petits mouvements réguliers
Le silence est alors sa boisson préférée, la plus chère, je
"Suis perdu, une fille me parle, elle est belle, je ne réponds pas
Je fuis mais les clairières du lit n’ont aucune issue matérielle
Perdu nulle part, j’imagine mon corps creuser en lui-même la
Tombe de sommeil
novembre 2011
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