15 avr. 2012

[Poé] Les chiens que j'abrite


Mes yeux une paire de CHIENS DE CHASSE
Bien dressés à débusquer le MONDE-PROIE

Surtout, mes beaux, soutenez – regard DE FACE
Le visage n'est pas fixe, il se file, se TRAVERSE

La réalité n'a cessé de me soutirer DES VERS
Mes chiens à peine en laisse – la corde est là TENDUE

De l'immense trou qui nous sépare – PELLETÉES
Comblant les minutes seules, non l'abîme (dépèce ! dépèce !)

DE LA RÉALITÉ : « C'est pas comme j'avais imaginé ! »

Mais la corde jamais ne – mordu – se PRÉLASSE
Contrairement au parfum – têtue, elle – sur mes PAUMES

Reniflez les menottes, mâtins, précédez-moi, SI MÊME –
Dans un moment de grâce –

LES CHIENS SE LÂCHENT

les chiens que j'abrite

2012

9 avr. 2012

[Poé] Amérique I


Vous, les arbres de la forêt
Les mâts de foudre et d’automne
Paraissez l’innocence

Mais vos cris sont équivoques et jaunes
Tout en vous transpire la contingence
La voie dévalée par personne

La montagne vous a-t-elle déjà poussé à bout ?
ELLE ME FAIT SURSAUTER QUAND JE DORS
Et je me venge et la rends folle

L’observe comme un hibou, et soudain
La viole – au nom de la médecine
Au nom des singes vivant debout

Les feuilles fondues dans une soupe
Se partagent le repas des racines
Elles crient : HUMUS ! Et le fait terre

J'abolirai le fort de troncs et le décor
Et laisserai les intentions pour mortes
Pour accueillir enfin le sommeil agité

Que l'on appelle nature

Les passereaux de métal vont droit au but
Jaillis de tubes, déchirer d’autres tubes
Dans ce val – Colorado ou Virginie

La montagne excitée comme un chien fou
Cicatrices de glaciations – je vois enfin
Buvant les carcasses à même le sol

SPECTATRICE DU CARNAGE, DU FESTIN
Le géant Géant des massifs ! La
Géante morsure des Rocheuses
2012


1 avr. 2012

[Poé] Naissance du voyage


Des paroles ! – soudain – sont des flammes

Un champ ouvert comme la musique
Brise les rotules du destin

Devenir postal – des boues et pluies
Le doute par l’habitude et l’antichambre
Déshabillée de mythe

Un visage flamboie
L’inconnu familier guide – boucle et pic –
Nous tire des draps lourds

Depuis quand la dernière secousse ?
Le couteau tiré ?
Le saut douloureux et la nuit saoulée de vertige

Les cartes sont rares, pour mon salut, tu n’oublies pas
Ce sont des figures et des voix

Des cordages  qui s’usent

Les cartes sont rares, mon ami
Des figures et des voix
2012

Où est Robin Decourcy ?