5 juil. 2010

[Poé] Les plages


Douce pente sur laquelle je m’avance
L’immersion de mon corps en ce corps complémentaire
Qui dévie et divague non sans indifférence

Les deux bouillonnent, corps savant, corps de guerre
L'écho brûlant habite encore la plante
Mais la frontière – pourtant – est franchie

Passé ! Perdues, les plages promises et pour le
Meilleur je puise beaucoup de lumière, alliance
Reçue : ton rire anime l'escalier des blessures

Des serres de coquillage dans les chairs, qu'importe
Vous n’y comprenez rien ? Cherchez encore – des plaies
Salées à l’eau de mer – oui – salées à l’eau de mer

Dans l'autre vie, un analyste se penche et lâche
« Le salaire du désir… échouer toujours sur les mêmes
Plages ! »
mais son ombre crie le contraire

Alors, caravelle satellite aux mêmes ogives
Bénéficiaire d’un radeau de neige et liquide
Dissolvant de mes villes favorites : j’écris

Non pas « Ô cendres polychromes de Venise ! »
Mais « Tel ami/e, telle personne que j’ai fait souffrir
Demanda l’autre soir, comment sortir du doute »

La diversité de mon cap – fjörds, pépites
Échappe à la sentence qui la synthétise
De toute l’ardeur des batteries de mon corps

En sueur – car le travail de guide sera le prix
Pour cela, le travail du sentier, aplanir
Et sur les plages enfin, la mer sera foule et

Dans l'aube à venir, pleure-t-elle, écume sœur
– Je ne me languis plus, je reçois, construis –
Du sacrifice
Les plages, 2010 / repris juillet 2012