30 janv. 2011

[Arkogi] Lire un poème III


Lire un poème, ses origines, et son pouvoir. Essayer de trouver la clé, de chercher ce qu'il cache. Ce qu'il signifie, et d'où il vient. Puis jeter tout ça à terre, et le relire au sens littéral, en arrêtant de croire qu'il s'agit d'un construit, de poésie. Lecture puissante. Lire un poème. Changer de lentilles, de lunettes.

Aller plus loin : dépouiller le texte de sa réputation de prêtre hermétique, lui arracher le diadème de la métaphore, mettre à nu les strophes et les vers, lignes et paragraphes - lire le poème en arrêtant de croire qu'il parle de vérités cachées à mots couverts, comme un oracle, par symboles, qu'il ne s'explique jamais.

Lire au sens propre, en mettant hors circuit les images présumées, les détours apparents, et au contraire, tout prendre à la lettre et au mot, en présence. Croire le poème comme s'il était un cri, une tentative de clarté au quotidien : lire le poème.

Le sens de cette entité nouvelle est soudain si sûr et si clair, si évident (nécessairement) ! Comme si ce poème s'écriait : "Je suis l'exact inverse de la poésie, je ne suis pas obscur, je ne dis que ce que je dis ! Je ne fais pas d'images ! Crois-moi, je ne suis ni la complication du simple, ni l'ornement ou le beau ! Je suis le langage vrai, la meilleure manière de dire ce que je dis, de désigner ce que je désigne !"

Les significations usuelles étendent souvent leurs racines dans une métaphore passée, une image devenue littérale, tel qu'à contre-coup on puisse considérer le genre poétique comme un regard à peine équivoque, une pratique active et à peine décalée du sens ordinaire. Arrêter de chercher compliqué, ou de déclarer forfait car la poésie serait ce jeu compliqué où un objet décrit est celé sous des mots extraordinaires, selon une idée étroite de la poésie, et ses écritures les plus courantes.

Lire un poème sur le mode ordinaire : écouter ce qu'il dit effectivement comme nul autre langage, non par jeu ou raffinement, mais par nécessité, car aucun langage ne s'était encore aventuré jusqu'ici.

 2011



29 janv. 2011

[Arkogi] Lire un poème II

   
Lire un poème comme la première fois. Comme pour la première fois.

Puis relire en étant attentif-ve aux évocations sensibles intérieures qui viennent spontanément accompagner la lecture d'un mot ou d'un groupe... Images précises, parfois identifiées en souvenir de vécu, souvenir d'image, mais aussi esprits fugaces et colorés dont se parent les mots non référentiels, et même les mots inconnus par ressemblance homonymique.

Faire varier consciemment ces évocations, les épeler en manières d'imaginer, tout en lisant, afin que chaque couleur, scène, image, texture ou sensation qui était là soit changée en une autre possible, du même type interne, ou d'un autre type, sans dépasser pourtant le mot ou la phrase !

« ...quand le vélin m’empoisonne ! »
 

 
Ajouter du tactile où il n'y avait que du visuel (dans la plupart des cas), puiser le parfum dans le poème, intensifier les synesthésies dans ce qu'elles ont d'arbitraire, de plastique ou d'imposé, d'irrémédiable. Le tour des affects viendra, pour l'instant, lire et s'immerger autre part en jouant sur les atours évocatifs du poème.


à suivre

27 janv. 2011

[Arkogi] Lire un poème I

 
Lire un poème, d'abord silencieusement. Sans diriger la lecture, la forcer. Le relire en musique, une sonatine, sur un beat hip-hop and verse, ou une salve de chiptek, ambient ou pop - et apprécier la différence ♪

Isoler quelques phrases, quelques expressions, une par une, et les répéter jusqu'à non-sens, ou au contraire jusqu'à l'extrême perception des possibles de leur entité complexe. Apprécier alors la sonorité, avec ou sans évocations, avec ou sans portée logique, référentielle - mais les sons seuls et en eux-mêmes.

Pousser alors le fragment plus loin, le relire selon les indices du sens et les modes possibles : de la déclaration, du témoignage, de la description, du souvenir, du cri, du rêve, de l'écriture automatique, du crypté, du crypté à multiples étages (interprétations planaires parallèles), puis du crypté à multiples entrées (interprétations entrecroisées), labyrinthique.

Lâcher le poème quelques jours, mois... En gestation ou en liberté quelque part (en vous - en moi, va sans dire), loin et tout près à la fois.


à suivre

8 janv. 2011

MISE EN LIGNE DE PERIKARYON!



 
Du défoulement organisé sur clavier, pour qui cela intéresse.
Lecture, écriture – exploration de formes, vécus, choses, idées.
 
Esthétique, poésie, micro-fictions, philosophie light
Tentatives, progression personnelle
Obsessions, suggestions, mémos
 
À défaut d'être régulier, j'essaierai de tenir la distance.
Parce que ça me prend plutôt par périodes.


Restez flex, restez magnifiques, à bientôt !