30 août 2022

[PWR] < On peut bien noter trois genres de conflit idéologique... >


< Bien sûr, in abstracto, on peut noter trois genres de conflit idéologique
: 

Certaines idéologies sont en compétition mortelle entre elles parce qu'elles se réfèrent à des tribus, des groupes ou des classes spécifiques, et sont portées l'une contre l'autre par l'élan ou les circonstances, alors même qu'elles seraient entièrement similaires quant à leurs contenus, leurs valeurs ou leurs traditions ;

D'autres sont en compétition mortelle précisément parce qu'elles ont des visées universelles, mais qu'elles divergent de manière fondamentale dans leurs contenus, leurs principes ou leurs idéaux, ou encore, sur leur diagnostic du réel et leurs priorités ;

Enfin, toute idéologie sera le théâtre de compétitions mortelles concernant ses propres frontières, les développements logiques et les réformes de ses modèles, ses moyens valables et stratégies efficaces, ses priorisations idéales et conditionnelles, ses choix d'alliance ou ses voix légitimes.

Enfin, le fait que tout conflit idéologique concret ne peut être qu'une combinaison particulière de ces trois genres, sur des instances toujours-déjà décalées ou mensongères de leur allégeance déclarée, avec les paradoxes apparents qui s'ensuivent.

Mais de manière évidente, cette tripartition n'a aucune importance ni aucune portée pratique pour moi
c'est par les rapprochements, les alliances et les négociations vivantes et impropres qu'il faut commencer l'observation des cas, l'apprentissage, la vectorisation des trajectoires et leur intelligence.

C'est dans le jeu des identifications affectives, des croisements d'intérêt, des retournements, des conséquences historiques véritablement illogiques – compréhensibles et rationalisables, mais non dictées par la cohérence, et c'est sur elles qu'il faudra se baser jusque dans l'action... >

—Wendy Thorzein, conversation privée (mise en page), 2012