20 juil. 2011

[Poé] De sommeil et d'éternité


Train géant
Ne s’arrête pas
Délivre les colis
Restant
Aux délaissés
N’en veulent pas

Le carreau
Deux cents soldats
Trient leurs affaires
Bêtes et grands
Et beaux
N’en fait pas des héros

Certaines gares
Ligne du train
Ne s’arrête pas
Éloignées
Plusieurs années
Sont mes hublots
Mes chaînes
Sous l’eau

Larges comme
Les ponts
Des porte-avions
Chacune avec
Son petit nom
Veillent
Zones militaires

Couvertes d’yeux
Croupissent debout
Échangent les torts

Grondements
Au plus profond
Ancres coulées
Mer de béton

Ma vie
Clignote
Décidée chaque fois
Longtemps
Avant
Mon réveil

Train géant
Ne s’arrête pas
Beaucoup
Parfois
Quand son sifflet
Mêle aux sirènes
Sa sûre voix
M’éveille
Sursaut
La plaine jaillit
Sur mes yeux
Javeline

Ma vie
Clignote
Comme une ampoule
En fin de course
Dès le départ

Train enragé
S’en fout qui roule
File fonce détrousse
Peu de détours

Immesurée

Les chaînes aussi
Ne cessent jamais
Sous l’eau
Jamais ne cassent
Ondulent

Tranquilles


été 2011