11 août 2020

[Arkogi] The western infatuation with the human figure... / La passion occidentale pour la figure humaine et les visages...

EN

The western infatuation with the human figure in the arts is at an all-time high; and yet, this is a grim zenith, for we have now experienced how heavy and nauseating it is, how weary we grow of our own faces and features.

More or less secretly, we are once more expecting the arts to summon weird states rather than familiar ones, radical becoming rather than identity, and rather than human persistence, the infinite colours of the cosmic, including those of death.

Do not be fooled, however. The tides of anthropocentric chauvinism will die out in the arts, without a doubt. But we will never, for better and for worse, relinquish the luxury of staging our own disapearance.

FR

La passion occidentale pour les visages et pour la silhouette humaine dans les arts semble être plus vive que jamais. Pourtant, on ne sait pas si ce bouillonnement intense est celui du midi ou d'un bûcher : il n'a jamais été aussi évident que cette figure humaine nous dégoûte, nous ennuie, et que de plus en plus d'entre nous avons passé le point de saturation.

Plus ou moins secrètement, nous demandons à nouveau aux productions artistiques de nous déformer, de dépouiller nos corps de leur évidence, de nous montrer autre chose, de l'étrange à l'horreur, en passant par la singularité : que l'art fasse tomber les écailles anthropomorphes de nos yeux. Nous avons soif de voir le visage fondre, révélant les couleurs infinies du cosmos, du devenir, et de la mort.

Il ne faut pas se méprendre. L'hégémonie de la silhouette humaine n'est déjà plus, et les arts participent déjà à rendre jouissive la mise à mort de l'anthropocentrisme esthétique, phénoménologique, existentiel. Mais ces mêmes arts témoignent que nous ne renoncerons jamais à mettre en scène notre disparition, le luxe imaginaire qui consiste à transmuter notre extinction en banquet ou en mausolée.

 


Img : @melovemealot @skootapparel