20 août 2016

[DCQLI] De ce qui l'imbibe, de ce qu'elle trafique (2)


# 2
Je suis évidemment bien + et bien autre chose. Alors c'est quoi comme matériau, un cerveau ? Quelle relation avec le corps, surtout quand tout ça change (= sans arrêt) ? N'est-il pas, ce cerveau, composé de stuff, des choses qui flottent et des concepts incarnés ? Comment le définir poétiquement ?

Un truc génial qui peut se modifier lui-même ? Du stuff qui représente et calcule du stuff extérieur, mais pas seulement, se représente aussi le stuff intérieur, aka soi-même. Si mal déterminée et surdéterminée, cette chose qui s'auto-dépeint, s'auto-régule et s'auto-chirugise avec des tentacules vers l'extérieur, la vraie mousse dans ce crâne, avec la pulpe et les morceaux, ksské, ksské ? Feedback.

Ce que j'ai mis une blinde à intégrer, c'est qu'autant "le cerveau" est affecté par "l'extérieur" et y réagit, autant le cerveau est affecté par lui-même, en tant qu'ensemble distribué de choses, affecté par sa propre activité, de la perception à la mémoire à l'imagination. C'est la dimension physiologique indépassable et nécessaire de toute pensée : ça crépite à l'intérieur du crâne et ça se remodèle.
"Astrocytes (Astro from Greek astron = star and cyte from Greek "kyttaron" = cell), also known collectively as astroglia, are characteristic star-shaped glial cells in the brain and spinal cord. The proportion of astrocytes in the brain is not well defined, but they are the most numerous glia cells. [...] [Among others], astroglia help in regulating electrical impulses, modulatig synaptic transmission, repairing the nervous system, and acts as a blood–brain barrier and a Glycogen fuel reserve buffer."
— 'Astrocyte', Wikipedia (feb 2016)
Alors qu'est-ce qu'il en coûte de la décréter œuvre d'art, cette chose bio-culturelle unique (sous l'angle du réel) et pourtant générique (sous l'angle du langage, de l'expérience partagée), çeu truc biface, multipolaire, avec des extensions de partout qu'on ne sait pas où elles s'arrêtent, et puis jamais la même chose exactement, apprentissante, malade, sélective, pollinisante, partiellement sexuée, oublieuse, addictée, etc. ?

Mon cerveau une œuvre d'art. Lui-même sa propre œuvre, en partie. Il y a une œuvre d'art et je le sais car je la suis, et je la suis car je la vis, et je la vis car je le pose, action du cerveau sur lui-même et sur ses vécus personnels (reflets partiels de la fraction nerveuse du corps). Et puis les glandes s'activent, les muscles se tendent, les cordes vibrent et l'air module : il y a maintenant une œuvre d'art pour vous aussi, je le déclare, en ma qualité d'artiste contemporain-e et reconnu-e.

Conceptrice de cette œuvre que je suis, car je peux l'être et le déclare (dans telle culture humaine, déclarer l'art suffit à poser un public, même malgré lui, et à transmuter X en art), et que je symbolise par cette partie poreuse, réflexive, aux limites vagues et câblées : ce cerveau-là. Organe labile et son système sensitif, logé dans une partie de la métabolê loquace que je suis. Partie du corps que je suis, et dont pourtant je ne suis aussi qu'une partie, ou pas même une partie, évanescente évocation et dépendante (conscience fissile, mémoire vécue, ponctuelle, nix identitaire, nix essence trans-temporelle, récit perso fait de largages en cascade, etc.).

Sans plus attendre : le projet !
"Astrocytes are linked by gap junctions, creating an electrically coupled (functional) syncytium. Because of this ability of astrocytes to communicate with their neighbors, changes in the activity of one astrocyte can have repercussions on the activities of others that are quite distant from the original astrocyte."
'Astrocyte', Wikipedia (feb 2016)



« De ce qui l'imbibe, de ce qu'elle trafique » (2), à suivre
texte by SK aka Ackb aka GS / R pic by Sachin Teng

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