20 août 2016

[DCQLI] De ce qui l'imbibe, ce qu'elle trafique (1)


# 1
On m'appelle Sophÿe Kalash, et je viens de vous annoncer que mon cerveau est une œuvre d'art. Wait, like what, for real?

Une œuvre tout à fait géniale dont je suis l'artiste en partie. En tant que partie de ce corps, en tant qu'évocation de ce cerveau, en son nom je le déclare, le déclare une œuvre d'art, plastique par excellence. Celui qui l'dit qui l'est. Sans métaphore, je me suis laissée envahir par l'idée, l'énigme ou le projet bizarre de faire de mon cerveau une œuvre d'art au sens propre. Une tout à fait unique, passablement ultime et indéniable.

Le qui ? Le comment, le pourquoi ? Comment ne serait-ce pas déjà le cas, en ce siècle (occidental) de self-re-styling perpétuel ? Il fallait faire plus compliqué. Du remplissage, du vilain buzz bien polluant ? Ou un bezin plus substantiel ?
"Glial cells, sometimes called neuroglia or simply glia (Greek 'γλία' and 'γλοία', meaning "glue"; pronounced in English as either /ˈɡliːə/ or /ˈɡlaɪə/), are non-neuronal cells that maintain homeostasis, form myelin, and provide support and protection for neurons in the central nervous system and peripheral nervous system."
— 'Neuroglia', Wikipedia (feb 2016)
Pour l'apparence, imaginez un cross entre Felix dans Orphan Black (joué par Jordan Gavaris) et Justin Tranter (Semi-precious Weapons) sous amphés. Croisez encore une fois avec Annalee Newitz et Nicole Angemi pour l'intellect et la curiosité scientifique déplacée. Ça boit, ça baise, ça discute, ça inscrit, ça vieillit et ça se plaint. Insupportable. On appelle ça "Sophÿe Kalash". Par "on", j'entends des "humains" qui me classent parmi les "humains" et plusieurs sous-ensembles plus ou moins peuplés, comme "vivant-e", "mâle", "artiste contemporain", "post-performeur-e", "canard", "répugnant-e", "brainy" voire "prise de tête". Mes petites cases. Stresse pas, on en a toutes.

Flashback. Fin d'expo demi-teinte en janvier 2015, je me retrouve dans une drôle d'impasse niveau inspiration. Je décide d'abandonner les masques et les fous pour étudier. Sur un article dans un magazine d'anticipation, je commence à lire de la SF (Egan, Le Guin), de la philo de l'esprit (Dennett, Kim, Parfitt) et des articles Wikipedia sur le cerveau. Intermèdes sur NatGeoWild, par tous temps, et revues sur la reproduction des plantes et la bio de l'évolution. J'en discute avec Paco Sanbharat, Red Muff, Jod LeBaron, Zakkie, toute ma constellation intello bien bandante.

Zétaient catégoriaux : c'est déjà bien gratté, mais ni poncé ni poncif. Y'aurait encore du matériau. Petit à petit je me dis "non, ha ha, non" : y'a carrément mine de zircon sous calotte.
"Neuroscience currently identifies four main functions of glial cells: (1) To surround neurons and hold them in place; (2) To supply nutrients and oxygen to neurons; (3) To insulate one neuron from another; (4) To destroy pathogens and remove dead neurons. For over a century, it was believed that the neuroglia did not play any role in neurotransmission. However 21st century neuroscience has recognized that glial cells do have some effects on certain physiological processes like breathing, and in assisting the neurons to form synaptic connections between each other."
— 'Neuroglia', Wikipedia (feb 2016)

 
« De ce qui l'imbibe, ce qu'elle trafique » (1), à suivre
texte by SK aka Ackb aka GS / L pic by Sachin Teng

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