11 oct. 2014

[Kogi] Questions de mue


Un sentiment de malaise habite certains endroits de ma vision du monde, l'explication que je donne à l'univers et ma propre vie. Certaines questions décisives.

Certaines sont à la conscience ce que les douleurs de l'exuvie (la mue) sont au corps. Les questions brûlantes sont le signe d'une étroitesse de ma vision du monde, le signe que mon système conceptuel est trop étroit pour contenir ce que j'ai vécu et compris.

La force centrifuge de la conscience qui change, toute nourrie d'expériences, fait pression naturellement sur certaines surfaces (représentations) et articulations (raisonnements), et si l'on se penche sérieusement sur ces sentiments de malaise, on pourra en tirer des questions d'élite.

Il faut souvent fournir un véritable effort pour donner une forme signifiante à ces questions (pour qu'elles puissent mieux cerner le sentiment de malaise émotionnel ou de dissonance cognitive) : dénominations, néologismes, diagrammes nouveaux, dessins, lectures et discussions. Les questions se précisent, certaines deviennent décisives.

En prenant ces quelques questions affûtées au sérieux, on découvre exactement les points de tension, les points où l’ancienne peau saura se déchirer, où l’exosquelette laissera passer filtrer le nouveau corps, mou, de soi.

Certains vivent dans une vieille carapace, et préfèrent comprimer leurs expériences ou anesthésier leur savoir pour garder cette vieille peau. D'autres acceptent de muer, et se battent pour.
 
 
 
 
Note to self : résurgence d'une métaphore fascinante - déjà utilisée sur un thème proche, et variations : voir ce texte écrit il y a presque trois ans - comparer.

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