22 août 2014

[Jet] Run in the dunes, explore the room


Le sable claque sous mes pieds, dans la nuit, alors que je cours à perdre haleine. L'espace me phagocyte, l'odeur nocturne et le vent, les nuages immenses obscurément argentés. Je m'arrête et soudain, brille, brille quand j'appuie. Je ne sais pas. Mais si. J'hésite. Ris.

Fort-Mahon. Oiseaux, humains, oyats et crustacés. Une baie immense et pourtant familière, écosystème. Authie. Œufs de requin, baies d'argousier. La marque-en-terre, visible depuis les écrans du métro parisien. Écrasez-moi sous le poids du monde : je n'en demandais pas tant.
Une maison de famille emplie de jouets, de livres et de souvenirs intemporels. Des arcs et des flèches sur la plage. Personnage fantasmée par un autre : Bird. Une base de donnée de fiction SF et un webzine, ArcFinity. Un jeu vidéo terriblement immersif. Mystère du sable qui brille – non vraiment. Sur Internet, plus tard : une Dinoflagellée, Noctiluca scintillans.

Complexe vacancier irréel : le village de Belle Dune, idéal pour se déconstruire avec sagesse et brutalité. Miroir glauque et hypnotisant de la petite station balnéaire. Ruralité : l'état pas-tout-à-fait-Dubai du capitalisme. Nuit sur la mousse cramée. Des bunkers voguent sur la mer des dunes. Forêt de pins, lumière orange et tourbillons de poussière. Un cadenas pourrit sous la vase.

Berck et libido naissante : drôle de combo. Complexe médical semi-abandonné. Phoques en transe. Des cousins, un ami. La mer et l'air salé, toujours. Vagues puissantes, eau brune, algues échouées. Baignade incontrôlable, jouissive et terrifiante.




J'écris parce que je vis, je ne vis pas pour écrire. Mais ça, tout ça et tout le reste, au-dedans, là-bas, dessous, je sens et broute enfin les courants, sillons et concrétions qui sommes ce monde
 photo, retouche, légende par gérald

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