14 sept. 2011

[Poé] Golem

Ta taille est indécise face au cours du temps
Monte et descend dans les dunes bleu pâle
S’enfonce dans le sable froid – sa persona
Péniblement – entre les pins
Salés
A force de boire l’eau de la mer

Trapue – gronde qui masse – ta silhouette
Tu obéis aux lois de la glaise
Les signaux timorés ou l’aura de ton instinct hybride
Aux lois du grès non taillé
Sur un quadrillage dont la dimension m’est égale
Ta peau cartographie – usée mappemonde

Tes longs bras tendus tout à travers l’amour
Quand nous n’osons plus même soupirer après lui
Tes longs bras tendus et ramifiés au bout
Ils éprouvent les étendues que le regard a parcourues
En éclaireur

Ce soleil d’onyx me rappelle des souvenirs et des moments
A vivre encore
La seule mémoire des chiroglyphes
Et le voyage dont des passages entiers vont aux étoiles
A chaque fois qu’une de ses plaies guérit

Bracelet tressé avec le fil de la pensée
La vie lacée des joies s’effrite
Les arceaux perdus dans ta coiffure sont faits d’un métal dont aucune mine jamais n’a trouvé le filon
Les pans de ton vêtement d’un tissu des mites
Inconnu
L’argile est douce et tache comme la tendresse
Ton corps porte ses marques légères

Le cœur du problème – il bat la mesure sous quelques tonnes de poussière
Dans une cage de lianes et de liserons
C’est une pelote – une illusion – un sac et un tas
Il n’a aucun contour – aucun contenu – c’est un trou
Un vieux vide qui rajeunit
Une brèche bardée d’argent dont l’atome est une usine
Et dont l’usure est un royaume

S’engouffrant corps et âme dans la grêle de feu
Horizontale
Au cœur de la tourmente
Tes yeux sont comme deux lampes de poche
Deux lampes – deux torches – à l’huile
De roche
Qui projettent des symboles

Tisse et suture dans le noir
Fanal pâlot – montagne de verre
Fleur – casque et momie de mon histoire
Indestructible






2011

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