30 avr. 2022

[Kogijet] Le rêve éveillé (variation)


« Lorsque vous rencontrez votre double en rêve et qu'ellil n'est pas surprise, lorsque vous saisissez que ce n'est pas ellui qui endosse votre peau mais bien vous qui aviez — depuis longtemps — usurpé la sienne, la terreur et le soulagement deviennent indissociables, comme la honte et la fierté d'être ce qui vous dissout : cet égo acceptant sa propre mort — la plus commune de toutes, celle du changement intime, des mythes comme le souvenir, la survie ou l'intérêt d'autrui, et qui accepte aussi les inerties les plus violentes, lorsque l'identité aura été ce qui enferme —, affect indescriptible d'être à la fois cellui qui naît et disparaît, de cette survie qui n'en est pas une, de cette mort qui échoue à s'identifier à la suite, mais embrassant sa fin reçoit tout de même un fragment du rayon de ce qui continue sans soi, tout ça est super, mais lorsque vous rencontrez votre double en rêve et qu'il s'agit de votre corps, de votre corps inconscient et qui pourtant vous parle et qui fait sens, comme une zombie, alors là c'est moins facile à sublimer : les vers, les asticots, les vers c'est chaud. »
— Val, réécriture ou plagiat du « Rêve éveillé », in À cette époque je ne voyais plus mon psy, inédit, 2022


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