9 juil. 2012

[Poé] J'ai entrevu


La poésie commence avec l'évocation rythmée – je marchais
Dans un val de hauteurs, des syllabes décrochaient des parois comme des roches

Le ciel de nulle part délivrait des pluies sans pareille – nébuleuse mâtinée
Et d'en bas, un pulsar imaginaire projetait la vie au nuage sidéral

Les yeux grand ouverts, je n'ai pu qu'entrevoir – j'ai lu "des ailes sauront
Pousser des ailes comme aux sauriens, et sur les ailes, des yeux"

Saisissement et fiction – les deux axes de mon regard – tous mes yeux
Ils n'ont pu qu'entrevoir "il y a tout ceci, tout ceci pourrait être"
Le secret tout étalé devant mes yeux, tout son pan continu, "le souci
N'est pas l'indicible, ni le manque de mots, ni la fin du désir

Mais le trop, sous la plante et pressant les muqueuses
Alors, ce que j'ai entrevu ...!
Le secret tout étalé sur la face du monde
Nos yeux minuscules et grossiers, nos mains égratignées

Notre temps escompté

Et l
e secret qui se délivre trop, jour après nuit, juste là,
et loin au-delà encore, il se prolonge




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