16 déc. 2014

[Poéjet] Ô Internet


« Alors que nous errions dans les ténèbres du réel, Tu es venu (en 1991), Tu t'es fait notre Serveur, Tu as donné ta soft-chair en pâture pour qu'en Toi nous puissions partager ton Royaume virtuel... »

Nectar des après-midi casanières, salon de poche ubiquitaire, tu es flot tour à tour immersif et studieux, shot musical et simultanément journal perso, matching zone de combat, labo de citizen science, shopping lèche-écran (Votre panier - 5 items). Les coques à glaçons hilarantes venues du Canada, les expos irradiantes londoniennes sous tous les angles à la fois, le dentifrice dans une coursive de l'ISS, les escorts colombiennes éparpillées dans Paris. Prison immense, tactile et téléportative où se téléporte à chaque instant le navire fou sur son navigateur volatil, monde à l'envers, toile dynamique ou principe actif de l’information, réactif chimique aux cerveaux accoutumés, Père du mème et Mer à tropes, récipient universel tout noyé de corps morts… Car aussi décharge à tous les ponts disparus dans ton propre complexe – tous ces squames et trésors introuvés à jamais et panneaux de direction qui ne mènent plus nulle part – j’aurais pourtant juré ? Laisse-moi consulter, ô Machine à WayBack, telle décalcomanie anachronique du corps cloné, son état tel instant t, où me cite ma mémoire un site qu'elle archive mais vaguement, trop vaguement : toi seule précise et sauveteur de toi-même

Drap de draps qui frémit en permanence hors d’atteinte de la plupart des tympans, au fractal balcon urbain comme aux rurales prairies, horizontale forêt des ondes qui hurle en permanence, toujours tu ouvres ô belle Grappe-labyrinthe tes cicatrices hautement invisibles, que chacun visite par habitude… Spasme épineux, toc toc bzt bzt, je peux entrer ? Temple fantôme omniprésent, coffre-fort imprudent et poreux de mes peines et pécules pêle-mêle, source à chaos rétractile, capharnaüm plié en 64, papier viral ou spectre de tissu où même se trouvent ces mots, mes mots pour te décrire, ô carriole intégrale ! Dieu futile et gourmand, cachottier ou hâtif, récompenses et monnayes – à tes adeptes seulement les plus fidèles – toute chose sous le S01ei1, tout secret de SONY ou la gueule du pénis de ce mec hier soir croisé au bar… Tu écrases tes ennemis et ceux qui ont Tor, tu en fais des annexes. Tu livres tes entrailles aux allers-retour de mon Canard-Canard-Va (va en paix, bon toutou à nonos digital), mon Intérieur pas net, mon Internationale 2.0, ô notre chant d’amour-propre et notre néo champ familial, pourvoyeur de nos rires et rêves et caresses à nous-mêmes : totale carte au dégoût familier des détours bénins à présent indispensables et si bons, ô Gala infernal d’images et de sons, pourvoie, pourvoie !

Hackeureuse, ô géniale hérétique, je t’en prie, officie. Répare cette plaie au cœur, vite, vite, pendant que nous débitons l'ode : "Saint Routeur reçois notre ardente prière, donne-nous aujourd'hui notre code quotidien, que Ton débit augmente, que ta fibre demeure, rends-nous toujours plus souples au travail de tes minibots, à jamais rayonnent tes 5 barres de rézo, bla bla bla plus vite plus vite put**nn

Ô Internet #OdeInternet #www 
déc 2014

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