28 août 2012

[Kogi] Transformations de moi

 .
La pire transformation m'affecte. Je pensais en être débarrassé ; elle est revenue spontanément, au bras de Déception (arrêtant le bras qui frappait mon égo, protégeant mon égo). Je deviens à nouveau (et c'est jouissif, car je ne laisse aucun indice, et méprise la bêtise, abandonne vos lenteurs)... un hérisson supersonique

Cette fuite, fertile en tensions et sursauts imaginaires - familier de la solitude la plus élémentaire, je la rejette pourtant : accepter la déception, c'est la vie et la force, ne pas la laisser dire le dernier mot, même si elle vous colle à la peau. Et je refuse que moi triomphe, refuse la re-fusée d'imaginaire, perfusion hérissée réactive - je force mon retour au dialogue laborieux, reprends forme humaine au lieu d'exiger "Communion ou silence !"

Mais quand même... L'humiliation de l'égo se confondait avec une vraie souffrance morale : ne pas être écouté, épreuve utile nécessaire, ou faut-il panser la plaie ? Se sentir seul, sous-estimé : accueillir ou prendre sur soi ? s'endurcir ou s'apitoyer ? ou refuser, réclamer l'amour, quémander un droit d'unité ?...



Pour les idiots, c'est une question de valeur : ma plaie,
blessure narcissique ou blessure tout court ?

Je préfère parfois me laisser devenir un phénix noir, voix de flammes noires, ailes noires de cygne : parmi les formes ultimes de ma fuite grandiose et belle, parmi les avatars de ce que je sais être, au fond : invincible bâtard anthracite adopté. Vous n'imaginez pas. Sous cette forme je feins de consumer tout pont, toute promesse, et feins de taire des beautés découvertes, vous paraissez tous très stupides et surtout fades - là-bas enfin je m'enfonce dans la perfection


Déception de l'égo, réaction contre autrui - recul violent - réaction combattue, libération inattendue par le haut, c'est étrange : seul et pourtant sans solitude : Toi seul sais m'accompagner comme ça

Engagée la bataille contre soi, boule de fils d'inerties et de résidus d'indépendance ou de recul - engagée la bataille réactionnaire contre un laisser-aller réactif ou self-sentimental.

Grâce ambiguë : parfois elle me libère des autres, de vous, et parfois m'y renvoie - parfois elle me sort du laisser-aller envers soi, et parfois m'y accueille, inversant tout "
je envoie vous brûler ", car Dieu libère au-dessus de moi des espaces d'ambition, de solitude et beauté pure (vous n'y êtes pas !)

Je me rends, et tu me rends victorieux. Et je me rends à Dieu car il ouvre par la force l'espace de ma respiration, enfourne généreusement l'oxygène imaginaire, matière de mon voyage et prend part à avec moi au défilé omnivore, immense, multipôle, de mon intime univers

Le cœur battant, mise hors circuit de l'infraction elle-même, adhésion à soi
Identité à Dieu sans confusion ni perte, où Dieu équivaut à moi sans que je ne sois Dieu et Dieu, ce n'est pas moi


Grâce à Dieu je reviens vite vers vous

Sous une forme ancienne et loyale, je vous écoute
Vous écoute et admet, vous m'élevez, réessaye

 Images : Iregret +
Andreas N. Fischer

2012

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