29 août 2012

[Jet] Arriver à Édimbourg (1)


Très large étendue de pénombre. Présence quasi-imperceptible d’une Terre habitée, loin en dessous du vaisseau avimorphe. Nocturnautes. Plaques de neige des néons, tatouage minutieux et orange de la ville. De là où nous sommes, la Terre est un étrange reflet du ciel étoilé.

Des routes lumineuses l'immobilisent, la ligotent le temps qu'on la fuie – canaux larges mais hésitants, lacis bizarre entre la guirlande et le câble emmêlé, dans le fouillis de pointillés blancs. À la limite extrême entre ciel et vide paraissent les dessins réellement symboliques de nos mégapoles dans la nuit. Avalons les nuages et l’espace de poussières – black-out –, s’effraie la fine pellicule colonisée à la nuit, à mesure que l'on monte – plane et monte encore. Les seuls feux clignotants – agrippés au bout des ailes tendues à l’extrême sous le poids d’une vitesse, pourtant toutes flageolantes – postillonnent encore à l'envers.

Luminescences tachées qui grésillent sous des tonnes d’air ? Fini. Terminé. Reste, noir sur fond noir, le fuselage qui s’oublie. Hublots de pétrole, j'écris ces mots – ça vibre. À l’intérieur, les demoiselles de l’espace préviennent tout soupçon de soupir et tout soupir d’un soupçon (de lait dans leur thé désaltérant et dégueulasse).

Le bruit lumineux du couloir trace un trait sur ma part de sommeil. De toutes manières, je suis bien trop excité.

 

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