9 avr. 2012

[Poé] Amérique I


Vous, les arbres de la forêt
Les mâts de foudre et d’automne
Paraissez l’innocence

Mais vos cris sont équivoques et jaunes
Tout en vous transpire la contingence
La voie dévalée par personne

La montagne vous a-t-elle déjà poussé à bout ?
ELLE ME FAIT SURSAUTER QUAND JE DORS
Et je me venge et la rends folle

L’observe comme un hibou, et soudain
La viole – au nom de la médecine
Au nom des singes vivant debout

Les feuilles fondues dans une soupe
Se partagent le repas des racines
Elles crient : HUMUS ! Et le fait terre

J'abolirai le fort de troncs et le décor
Et laisserai les intentions pour mortes
Pour accueillir enfin le sommeil agité

Que l'on appelle nature

Les passereaux de métal vont droit au but
Jaillis de tubes, déchirer d’autres tubes
Dans ce val – Colorado ou Virginie

La montagne excitée comme un chien fou
Cicatrices de glaciations – je vois enfin
Buvant les carcasses à même le sol

SPECTATRICE DU CARNAGE, DU FESTIN
Le géant Géant des massifs ! La
Géante morsure des Rocheuses
2012


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