28 oct. 2010

[Loud!] Le Château (Franz Kafka)


Il n'y a aucune excuse vraiment valable pour ne pas devoir lire un jour Le Château. Si vous n'aimez pas lire, encore moins les pavés, bienvenue, moi non plus. Si vous ne pouvez pas vous payer de cours, écrivez-moi, je vous en donnerai gratuitement. Aucune excuse. Et maintenant, oubliez le nom de l'auteur, oubliez les résumés, les synopsis. Oubliez le titre assez court pour ne pas trop en dire. Oubliez Prague. Bienvenue sur les terres du comte de Westwest, sous la neige, sur le terres du Château...
 
Ennuyeux comme la vie peut l'être ? C'est bien là que le génie du roman se révèle : ce bouquin est ennuyeux à la mesure de ce qu'il révèle en nous, ou de nos vies qui passent. Bien sûr, il y a la bureaucratie et le cauchemar des systèmes humains et historiques, destinés à endormir la révolte, à l'épuiser, l'adoucir à petit feu. Derrière, il y a l'existence : en un sens profond, nous ne pouvons jamais qu'attendre de voir ce qui va se passer. Ce qui nous échappe possède déjà le dernier mot.

Coincé entre deux inconnues, un arpenteur et sa mission fantôme, pourtant claire, nous-jetés-là et une destination, le tiers lecteur qui se tape Le Château ne s'identifie pas - ni elle ni il ne peut, et pourtant. L'ennui viendra certainement gratter sur les pages, mais attention : soyez de ceux pour qui l'ennui lui-même n'est plus ennuyeux. Apprenons à aimer les labyrinthes pour autre chose que pour la sortie.

Apprenons à vivre dans le labyrinthe, à chercher, à sonder, furieux, à fouiller dans ce qui rend fou sans tout miser sur la sortie, ou sur la solution... Au cas où elle manquerait toujours à la fin du roman. Il n'y a pas de retour, c'est la vie. Du renouveau, de l'avenir ? Une seconde chance ? S'il reste assez de sable dans le sablier. Alors pourquoi, cette fois-ci, ne pas emprunter le chemin le plus long ?

Après la lecture du roman Le Château, de Franz Kafka (1926).

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