22 juil. 2017

[Poé] Contrôle du terrain


Les paquets de bits – réduits en miettes – réduits en
Shrapnel d’étoiles
Leur cryptage intriqué ce rayonnement noir
Déchiquète – inaugurant ainsi
Un éon sans nouvelle
Un éon sans nouvelle
Et sans ravitaillement – les centres urbains se meurent
Gel, sevrage sidéral
Pour les comptoirs, colonies – dilatées, affamées
Et les premières tumeurs

Et les premières tumeurs – sans dieu ni Planète-Mère
Sont l’oubli et la panique
Ils engendrent la guerre – des hurlements muets
Grattant la paroi vide, infinie
Des cieux aveugles et nébuleux

Des cieux aveugles et nébuleux
Retombent lentement – à peine visibles depuis le sol
Des cosses de vieux
Métal – vomies, tous capteurs décousus
Par des orgues mobiles

Par des orgues mobiles – au sommet de leur parabole
A leur tour, les ogives
Chacune vomit sa graine incandescente
Qui hésite – clignote, puis entame
La descente incertaine

La descente incertaine
Gravité lasse – vers ce terrain où âme qui vive
N’est jamais qu’une
Espionne à exécuter – infanterie sans foyer ni famille
Machine intelligente (IA relique)

Machine intelligente – calcule trajectoire et blindage
Des colonnes de civils
Armés, hostiles – vestiges de chars furtifs
Sur des collines sans nom
Victimes d’un bombardement orbital

Victimes d’un bombardement
Ascendant, vertical – les carcasses d’aérodyne
Vrillent – déserts de neige
Déserts de sel – cathédrale invertie d’une ville pilonnée
Par la maladie du sommeil

Par la maladie du sommeil – cette lucidité extrême
Résorbe tout regard
Dans les nuages multicolores – leur magnifique opacité
Les distances infinies, le goût spectral
De ces histoires que l’on ne connaîtra jamais

Un éon sans nouvelle
Et les premières tumeurs – ces cieux aveugles et nébuleux
Peut-être, ne dissimulent
Aucune escouade livrée à elle-même – qui perd tout
Contrôle du terrain


écrit d'après les souvenirs impressifs laissés par
les jeux
Ground Control (2000), et Ground Control II (2004)

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