« Je répands le sang noir des vipères
Au matin de ma vie
Le sang noir du monde par l’intermédiaire
De cette fente ma vie
Et la force irradie et je bois à mon tour
À mon tour à ses veines mille et mille
Ce sont les vifs symptômes du plaisir et du stress
De l’amour du repos du carnage
Guerres et paix des espèces
Le primate et l’humain
Le langage et les mains et les pattes
Les os poreux les salives acides
Le bombyx aux pensées de brûlure
La sève digérée puis digérée encore
Par le couvain tiédi ou l'humain assailli
Les coquilles vides au câble sous-marin
Gangues de corail nettoyeurs arachnides
Les tourbières au regard de personne
Les sillons dunaires de la planète rouge
Œil éphémère de Jupiter nuées sans nom
Tout appartient au long Fleuve visqueux
Précis à l’infini
Goudron universel c’est-à-dire aussi bien
Totalement continu
Tout ce qui vit et crache et se délite
Qui agrège et se fane précipite
Tout appartient au système qui appartient à l'élément
Et déjà ce corps nourrit des essaims inconnus
En l’onde obscure distingue à peine
Décalques des témoins d’hier
Il s’en va le sang noir de mes veines
Le sang ferrugineux
Nul cri et nulle suture ni aucun rite
Ne retiendront ce flot
Nulle ribambelle de glyphes écrite avec
À même la peau
Nulle ribambelle de signes apparue un instant
Exuvie éternelle
Au sein noir d’une Vipère »
Ϩ
Fleuve-univers, le sein noir d'une vipère
(Paris, Fort-Mahon, déc 2015 – révisions janvier 2016)
Je remercie ici Héloïse pour ses précieux conseils,
sa lecture, son attention.
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