4 nov. 2012

[Kogi] Petites extinctions


La nuit est mon extinction journalière préférée. La nuit revient chaque jour, ça tombe bien, et je la vis sur son mode à lui, au jour, transfiguré pourtant : le souvenir ensommeillé du rêve. Lights off, imagination débridée, vrais souterrains du réel, vie sous-marine des nerfs et des couches de neurones.

Le sommeil, l'attente, l'oubli, le souvenir, ou l'à-venir imaginé qui ne se réalise jamais... ainsi nos flux de conscience sont traversés de petites morts, tissés de petites disparitions, de petites extinctions – d'attention, de désir, de présence, de compréhensions. L'absence à soi, l'absence des autres, maladives ou stimulantes, me paraissent être des nécessités. Peut-être est-ce possible de faire sans – et peut-être même serait-ce préférable. Ce serait – en tous les cas – bien différent.

La distance comme condition du mouvement, du désir – l'âpreté, condition de sentir – et l'appel, de réponse, tout ça – j'imagine. L'extinction totale est transparente, unie, éthérée. Les petites extinctions quant à elles, moments d'absence et délitement, sont des espaces vitaux.

 2012

Aucun commentaire: