11 déc. 2010

[Poé] Reste à graver


< L'aède se lève pour interpréter un personnage méconnu : l'Humaniste-chrétien-qui-s'ignore. Voici les paroles de l'hymne, accompagnées au bouzouki primitif :

"L’homme qui marche et son clan
Dont la peau constellée de métal
N’a rien de naturel

La nature l’imite par erreur
Les lames de l'herbe et ses feuilles d'or
Ses sacrifices et ses efforts

S’élève alors le chant tribal
Qui n’a rien d’une douleur
Aussi spontané qu’une peinture

Ses cheveux pressés livrent une huile
Le même laser aiguise les armes
Cuit le gibier le parjure avale les morts

L’homme qui broute et son village
Poussent les cornes dans les mains
Farines et coquillages et parfums

Gravée au glaive la rebelle
Les arbres fuient de la lande
Leurs cicatrices sont fertiles

Rires travail et rages de guerre
L’air sature les os le vacarme
Les cordes vibrent dans l’esprit

Un vase brisé sur le rétif
Sur son corps le clan rature
Sur les rotules pose l’écriture

La femme qui chasse et tresse
Ses reliures sont solides comme
Ses entrailles élastiques

L’homme imagine partout
Dès toujours plein de légende, relie
Cela n’a rien de naturel"

La dernière note vibre dans la grotte. L'aède reprend lentement place dans le cercle des dissemblables avec un sourire amusé : son instrument est vermoulu, couvert de moisissures. >





Reste à graver, poème de 2010
notice narrative de 2022
 

Aucun commentaire: