« Dans l'anneau d'air il y a des trous que les rayons traversent
Le soleil grille dangereusement et sans pitié jette dans le néant
chaque enfant d'Icare, prisonnier de la pesanteur
Seuls quelques vaisseaux spatiaux se sont évadés de la prison
et s'il en parvenait un regard, comme on n'en reçoit pas de là-bas,
le Soleil ne serait plus qu'une maigre étoile dans la grande nuit
Le vaisseau fragile fut soudé par des ouvriers métallurgistes
Les lourdes mains l'ont mis au monde lentement, prudemment
en même temps que dans quelques cerveaux les idées réfutaient
toutes les distances
Le métallurgiste ne fait pas seulement. Il entend quasi-
ment ce qu'il fait
même si les ingénieurs pensent qu'il n'est qu'un outil borné,
comme l'ingénieur est un métallo lourdaud pour le mathématicien
Nous comprenons tout, nous ne comprenons rien à vrai dire
le vertige nous gagne quand nous regardons le sol ou le ciel, car
en tous sens le monde est profond - plus encore,
il est sans fond »
Extrait de Sur la Terre, sous le ciel, Pentti Holappa
Traduit du finnois par Gabriel Rebourcet
in Il pleut des étoiles dans notre lit,
recueil de poésie du Nord - Poésie / Gallimard
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