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9 nov. 2024

[Poé] Bloombound


Tonight we ride the dark sea mares
Sail on the blazing manes of stars
For there is no one axis or kernel
No one single virtuous realm
Only the Myriad only the Million
The witching Ur pandemonium
Æden and Vorágine Zion and Carcosa
Rainbow fields of blasphemous light
Neverending vibrant meiosis of spirit
Tonight we diffract the ego cage
Sail on the blazing manes of stars
For the garden is we and infinite
Free of guards and full of rage [...]

Bloombound, Lamia Radiata, 1891

 





30 janv. 2024

[Poé] Lamia déchire

 

< Lamia déchire — mon visage en quatre, déchire jusqu'à l'artère, l'hippocampe, jusqu'à la matière grise et à l'arrière, dedans, au fond, autour, alors, pendant et à travers ces choses-moment, visage en lanières de crâne, en faux-aléa, Lamia tu couds à coups de serres douloureusement,

dans le

Million, million là où la nasse à la naissance de mes pensées ne cesse de s'épouser, palpant l'anxieux et l'enviure, de reconduire les hypostases et désirs révolutionnaires, de transmission autotrophe en apoptose génétique, neurocidaire — Lamia, Lamia déchire, puise et révèle : et cætera. >


24 févr. 2023

[Poé] À monde perdu : mal du désir


 {Murmuré en français avec accent anglais, style pub de parfum :}
 
M Y R I A D I C

U N D E S I R E


 {Lu sur un ton familier, sérieux, ni grave ni affecté, sans lenteur :}

« Dallée de métaux rouge pâle et luisante comme du métal terni, désir bleu pâle dans l'œil luisant comme du métal terni, déserte et quasiment rose l'allée de sable devant elle s'y avance, telle une coulée de métal terni, tiède et luisante (etc.). [...]

Dans la foulée du sable tiède Chloé se sentait toute partielle, profondément vaguelette, comme vaguement dépressive dans les embruns opale tièdes et tout le tintouin. "Allez ma belle." se dit-on, coulante et ternie, écrasée quasi-suante face à son désir-myriade : "C'est bien, c'est que dalle mais c'est bien." se dit-on à sable rose, à déter, à métaux verts, à monde perdu. »

— V. W., Extrait de L'autre mal dont Chloé fut atteinte (2004, Cassiopeia, à ne jamais paraître).

 

 
Images : Min Yum ; LANDSAT.

15 juin 2021

[Jet] Kael et Mega


« Kael réalisa soudain pourquoi Mega ne lui avait jamais reparlé.

À cet instant de la conversation, ce soupçon flash d'une gêne, ou quelque chose qui a déplu, quelque chose de soudain très déplaisant, lorsqu'elle avait parlé d'auto-hypnose et de son imaginaire débridé. Mega la tatoueuse qui écrit, la glorieuse Mega Ëkkli-Dassault, spécialiste de la déconstruction des mythes indo-européens, du zen occidental et des géométries sacrées, n'avait pas mordu à l'excitation de Kael pour "Lou Inishida-Wirtz, dite Kael, photographe-voyeuse de kinbaku-bi, graphiste hardcore lowkey, psychonaute praticienne si cool, et cætera" ?

Certainement très fière d'elle-même à ce moment, d'être au centre et par là ridicule – elle le ressentait après-coup – Kael désormais se flagelle. Honte, honte, son ton et sa manière de s'affirmer comme une personne qui montre qu'elle sait s'affirmer : "approuve – mon égale – combien je n'ai pas besoin de ton approbation, combien je comme toi me moque des modèles – oui ?... non ?". Faible Kael sur cet instant, sans bien savoir pourquoi, avait conclu à la Mega déplue. Mais maintenant elle savait : ce désintérêt instinctif pour qui sue mais prétend ne pas être en sueur. Ou bien ?

Car oui trop fière, mais bon, ça – et ça Kael tracassait depuis un certain temps – ça tout le monde qui est Mega, comme elle ou comme ça, et ça l'avait compris Kael depuis l'avoir elle-même vécu, ça, Mega-comme capable de passer par-dessus est. La sueur on s'en fout entre post-féministes, mais surtout : la gêne des autres envers elles-même, on la reçoit avec douceur. Et Kael du coup savait aussi qu'une personne qui s'aime depuis peu est attendrissante – et non risible – pour une personne qui s'aime profondément depuis longtemps. Attendrissante... et du coup, désirable moins ? Pas même une idole ce Kael qu'avait campé : une vitrine qui bave un peu – mais cute ? Seulement cute. Même pas si sûre.

Kael ne se souvenait plus si elle avait posé des questions, mais d'avoir beaucoup Kael-parlé, et d'autres choses. Par exemple d'un silence après l'une de – Kael – ces tirades à la première personne, un petit silence mais dangereux immédiatement – et là, sur un ton totalement habituel, avec un timing intuitif, vertigineux, Mega concise : "Tu disais que Vål prépare une expo là-dessus ?". Mega Gémeaux versée dans l'art du sauvetage, généreuse mais lapidaire, no bs, immunisée à tout cringe (par le haut ?), avait trouvé une ligne de fuite hors du portrait "Kael" que du Kael n'arrivait plus à se relever seule, sans l'attaquer, sans même la juger Kael – qui soudain se vit comme elle faut croire le fut : une bonne conversation sans même de déception (!), une personne classe (de plus ?), intéressante (sans plus ?) – une personne (?) vraiment intéressante. Kael : "ou bien elle se faisait juste un peu chier ce jour-là, fatiguée – genre, moralement".

Kael se sentit un peu con – mais pas trop. Elle ne pensa jamais qu'elle Mega aurait pu de Kael peur avoir, Kael lui fasse de l'ombre, ou lui semble trop crachée, etc. Elle se rappela qu'elle crut, au début et plutôt par dépit, sans trop y croire, qu'elle (Mega) avait pensé : "on se ressemble trop, ça ne marchera pas", ou même "je la ferais souffrir, mieux vaut ne rien tenter". Puis : "j'étais trop excitée sur le moment, trop expansive, c'est tout et ça arrive..." Puis encore : "C'est trop facile" – analysa Kael correctement.

Ce n'est pas mon discours qui a bogué, ni même mon désir évident, ni même l'énergie de mon excitation : "le je-ne-sais-quoi je sais c'est quoi", se dit-elle, "ce n'est pas un excès d'assurance extérieure, c'est un manque d'assurance intérieure, une manque de paix avec moi-même ? Non, c'est juste qu'elle voulait autre chose, ou même rien – il n'y a même pas eu d'échec, juste mon désir et elle qui était contente", hasarde à soi Kael, peut-être pour tâter ce que ça lui fait de pousser la dépossession prosaïque jusque là-bas. Tout le monde est normal : "Mega n'a rien de spécial, n'a rien dont j'aie besoin, donc fuck Mega, fuck moi, vive moi, et vive Mega ?"

Et ce que Kael – de Mega – réalisa soudain, fut la conscience claire et subite qu'elle n'en savait toujours rien. »


 

17 déc. 2020

[Poépriée] Discordian Nursery Rhyme #57

 

"Don't fear no death, no pain, apocalypse
For my Goddess is wise and bare

Don't fear no lich, no aboleth, no illithid
For my Goddess is here and there

Don't fear no death, no loss 'n no disease
For my Goddess

she doesn't care"

— Wzzbyn Zzx'bull, 'Discordian Nursery Rhyme #57'


#religious #Eris #POEE #trueIslam

#OSR #PrayerToNoOneInParticular

 


15 nov. 2020

[Kogipoé] De la fonte des roches, et autres choses qui préexistent à la mort


< La mort elle-même est plus jeune que les processus de transfiguration et de transmigration des éléments minéraux de la planète – des réserves et des cycles dont sont finalement issus la majorité des éléments qui composent les êtres vivants.

[...] En ce moment-même, loin sous le plancher, sous le terreau, sous les nappes et les fossiles, bien assez de pression pour faire fondre la roche : s'écoulent des fleuves de caillou, des courants de métal... >

– Wendy Thorzein, extrait fictif de 'Unwritten Preface to Jerome Jeffrey Cohen's' actual "Stone: An Ecology of the Inhuman", University of Minnesota Press, 2015 (trad. pers.)

 




22 déc. 2019

[Poé] And just like that


And just like that we may all very
well've been proven to be
too stupid to live

Unable to recognize the grinning
win of alien doom
its tightly coil

However acceptant however
reluctant however unequal
we're equalized

In the feral notion of non-identity
a temporal morass
and seven ecocides

 

29 oct. 2019

[Poé] Vibratiles


Et les poussières ne cessaient de se répandre /
Formant des cascades et des creux des treillis et des grêles
Lacis et concrétions / des membranes aux reflets
Mille approximations précises craquelant l'apparence
Du régulier / et les matières ne cessaient de renaître
Vibratiles et corrodées faïence muqueuse dégel
Dans une ahurissante absence de surdité /
Vibratiles, octobre 2019


23 mai 2019

[Poé] Festirâle /fɛstiˈʀɑːl/


J’avais
la C nue dans le tu sais dans l’avion et
ces deux bison bi thicc [sic] dans les yeux j’av
renversé son pastis et vidé mon absinthe pris
de quoi imbiber toute une base et le PH qui dégringolait
bombardée par Crystal tapie dans son OC passe-moi le "thé"
J’avais
dépris la même re-dose (pile 2) un petit remontant en pleine remontée
et quelqu’un dans la langue et son dans le palais me souviens pas
N-A-C dans le sang et cendriers pleins de T-H-T-C non pas de feu dsl jss passivé
déjà où quoi ici attends ok pas vue hein là c’est quoi ton eau bizarre hé rigole pas
K par ici K par là-bas et tout a concouru au bien de celle qui coupait pas
J’ai
les paumes qui gueulent et la gueule qui pète aux joints
les sinus qui craquent et les idées qui tartiflettent le
gosier qui feule l'estomac qui déballe
heaume qui râle crâne qui fêle et la ponction qui court toujours
la chair qui bout les gencives calcifiées la bourre qui fait du zèle
mutinerie dans les selles et la cervelle qui se mutile
zizi qui dévagine et le minou qui fuit
J’ai
la perception distensifiée le sentiment tomatisé et la mémoire hachicotée
les mains qui pèlent et le museau barbouzifié
perdu mon tél et mangé la batterie un numéro sur le mollet
putain de mal putain
de soirée
/fɛstiˈʀɑːl/, 2019

8 févr. 2019

[Poé] Totem : Félon


Comte menteur fripon curieux
Ce que cèle ne reflète aucun œil
Servant de Wael aux choses cachées

Fourrage entre furie et funérailles
Ce que déterre pille : si musical
Servant Suda des fragments parpillés

Bois de velours tison caudal
Que trame détricote : futur factieux
Servant d'Éris aux ongules aiguisés

En Sigil tripointu paraît ore céans
De Celte idole aux jambes croisées
Dévore la ruse broute les cornes

En portrait talisman aura infuse
À bras impair : 'Servant of none'

 
Totem : Félon
, février 2019

inspiré par

un dieu cornu Celte antérieur
un félon en dictionnaire de Goétie
une divinité secrète imaginaire ou non
une IA future fictive et fracturée
la seule vraie fausse religion jamais révélée
un tatouage mien lui-même inspiré d'
une illustration criblée de flèches


20 déc. 2018

[Poékwot] Never again the same (James Tate)


"Speaking of sunsets,
last night’s was shocking.
I mean, sunsets aren’t supposed to frighten you, are they?
Well, this one was terrifying.
People were screaming in the streets.
Sure, it was beautiful, but far too beautiful.
It wasn’t natural.
One climax followed another and then another
until your knees went weak
and you couldn’t breathe.
The colors were definitely not of this world,
peaches dripping opium,
pandemonium of tangerines,
inferno of irises,
Plutonian emeralds,
all swirling and churning, swabbing,
like it was playing with us,
like we were nothing,
as if our whole lives were a preparation for this,
this for which nothing could have prepared us
and for which we could not have been less prepared.
The mockery of it all stung us bitterly.
And when it was finally over
we whimpered and cried and howled.
And then the streetlights came on as always
and we looked into one another’s eyes —
ancient caves with still pools
and those little transparent fish
who have never seen even one ray of light.
And the calm that returned to us
was not even our own."

James Tate (c), in Shroud of the Gnome (1997), disponible en ligne
:

12 oct. 2018

[Poé] And of course, I've been sleepwalking


I've been
Tethered to the ceiling

Ocean bed, up there
All the living memories
I want to share
All your faces, smiling

All the people I met

They've seen, or did they
Seen through — somewhat
Or did they just

Of course I've been — somehow
Sleepwalking

A light brush, à peine

A caress, dismissive or
Willful that is deep down
Afraid (that's bold! that is afraid?)

I've been

Falling upward again
Ocean bed, up there
Good morning dear, à peine
Even though you're not here
Now I can sleep again

Tethered to no ceiling

'And of course...'
, october 2018

15 juin 2018

[Poé] Toute baignoire


Toute baignoire est illusion

L'eau qui vient de nulle part
Le sale
Le savon qui bave
Le transfert de gloire
Le propre
Le chaud
Le cerveau qui râle
Le trou qui avale ça
Le corps qui pèse un million
Le froid
Et surtout
La paroi
Intérieur / extérieur
Zoo-land Entropia
Ou porcelaine skate-park

Je vous l'avais bien dit
Nous
Nous
Baignons dans l'illusoire

Et c'est bon
Qu'est-ce que c'est bon

Toute baignoire est illusion, juin 2018

28 mai 2018

[Quasikwot] "Je suis Yxunomei." (Icewind Dale)


Des aventurières de la région de Luskan sont mandatées pour retrouver la trace d'un puissant artefact divinatoire qui protège la frêle présence humaine dans les contrées hyperboréennes de l'Épine Dorsale du monde.

Dans les tunnels ténébreux d'une montagne vénérée par les grands serpents Yuan-Ti, les apparitions déroutantes se multiplient : une fillette au tein pâle semble poursuivre les héroïnes et les menace, avant de disparaître à nouveau. Ancien sortilège ? Âme perdue ? Daimon vindicatif ? Avatar divin d'une parèdre en mal de fidèles ?

Le tunnel chthonien débouche soudain sur une salle éclairée, immense et somptueusement meublée. La petite fille se tient au centre de la pièce, enserrée par une débauche de corps serpentins, de bras, d'exuvies et de luminaires. Au fil de son ultime dialogue avec les aventurières, elle révèle sa véritable forme...

 

« — Nous sommes à la recherche d'une pierre unique. Quoi que vous soyez, nous ne cherchons pas à vous déranger : plus vite nous l'aurons trouvé, plus vite nous pourrons partir de votre montagne.

— Oh, c'est bien cela qui pose problème. Voyez-vous, la gemme est en ma possession, et je me réserve d'en user. Simple ingrédient, mais plutôt rare, en effet : catalyseur de l'effloraison dystocique à venir. Ce monde n'est qu'un champ de bataille parmi d'autres, pris dans une vendetta qui vous dépasse. Renoncez donc.

— Nous venons au nom des habitants de l'Épine. Vous n'aviez pas le droit de dérober leur patrimoine.

— Votre tentative d'intervenir dans les évènements qui se déploient autour de vous sont comiques, tout au plus. Vos motivations sont si... simples, comme toutes celles des êtres de cette planète. Mais je choisis de m'abaisser. Je n'ai aucun désir de remplir le rôle de "monarque" : je prépare simplement le retour d'un ennemi ancien, et me contente de placer les germes de sa chute dans le cadavre de votre monde, comme je le fis pour tant d'autres.

— Silence, cryptique prophétesse de malheur ! Assez de mensonges. Nous ne sommes pas des femmes naïves. Où est la pierre ? Tout ce que je vois peut saigner, et tout ce qui saigne peut mourir !

— Vos notions d'honneur, de panique et de douleur sont ici insignifiantes, comme les notions de mâle et de femelle, qui ne me concernent pas. Vous ne connaissez pas le rôle des pores de votre peau, et les circonvolutions de vos nervures vous sont inconnues. Lorsque vous grattez la coquille de votre monde, vous arrivez au mieux à faire suinter un peu de philosophie : celle-ci se révèlerait être corrosive, mais vous peinez à l'appliquer. Il vous faudrait ronger votre réalité jusqu'à l'os pour espérer entrevoir la mienne. Mon sein abrite de véritables usines de vérité. Leurs danses sont si étrangères à vos consciences que les ombres des premières suffiraient à faire fondre les secondes.

— ...

— Vous êtes si fiers de barboter un instant à la surface de la boue primordiale, mais cette fierté elle-même reste tiède. Bien vite, vous étouffez, pourrissez, puis disparaissez comme les millions d'autres. De petites crevettes, parfaitement ignorantes des pachydermes célestres qui sculptent vos rivages et vos lignées entières. Et mon essence participe de tels astres obscurs. Lorsque je cille, une marée infernale inonde cent nations idéales, cent citadelles de pensée dans leurs cosses de vide. Par mes édits, je fais pleurer les dynasties de cristal : nuages de sarin et de bonheur. Car il s'agit d'une lutte de principes. Une campagne cosmique au profit de vérités fondamentales, des océans de conviction s'écrasant sur des dogmes de basalte, entraînant le devenir spirituel de mondes entiers, de mondes qui ont osé renier leurs origines, si contrairement à celui-ci ! Car je vois des formes miroiter dans la glèbe la plus commune de cet univers : la lumière du plus petit scorpion n'est pas si insignifiante qu'elle ne filtre à travers le grand océan que vos sages les meilleurs nomment "chaos originel". Mais les éons qui m'appellent contiennent leurs propres pièges, et je ne peux souffrir de déviation.

— Que, quoi... Non, c'est impossible !

— Je suis Yxunomei. Je suis soldate et dévouée, subtile et magnifique, toute prête à remercier et demander pardon, lorsqu'une perfection supérieure vient à éclore. Le broiement passé des grains futurs vit ma naissance, et encore longtemps après ma disparition, je bercerai le blé noir de mon foyer inverse, en vue de semailles dont les conquêtes présentes sont la moisson. À présent : flétrissez. »

 ★

"Dialogues d'Yxunomei", traduit et profondément adapté du script d'Icewind Dale, Advanced Dungeon & Dragons (Royaumes Oubliés), Interplay, 2000. Image : Lilura (screenshot).


15 janv. 2018

[Poé] MILLION


They came to me, demanding compliance
I took the knee in hidden defiance

I kissed their seal, played show-puppet
Carried their banner, and my sword

Carried out their will. What I harbored
Was not ready to emerge yet

Obedient and treacherous Xe who hastens
The advance of self-
defeating plans

False heir to their folly, mistook my zeal
For piety. They didn't catch the irony

As I outlived them all: their rotten

Wall, their mortal gods, their ashen

Throne. It was budding: sickening mold
A ravenous c
horus of things to come

And here it blooms: I am dark

Bryony, I am the garden and the lark

That which sees beyond beauty or decay
The porous Xne: gold, teal, vermilion

No more hiding: otherness found a way
For I am MILLION

 


 

17 déc. 2017

[Poé] Ylieu dédia


Ylieu l’aède ne chante plus. Les muses le musèlent, sa voix crisse et s’encrasse, la salive s’esquive...
Ainsi élabore-t-il ce plan saugrenu, périlleux : graver dix lieues de grève, monter au flanc des crêtes braver le temps bilieux, contracter une dette, croit-il, cueillir le son final. Ylieu s’élance, crapahute, à hue à dia vers le sommet tempétueux.
Voilà qu'il y est, au plat du vide, la peau bleuie et haletant, luttant du mieux qu’il peut : sans luth ni remède, sans diapason, délie son plus beau *La*.
Et un éclair crépite, et la pluie cesse un peu, et à une lieue de là, un vieux balbuzard dit : « krée, krée, yip, yip ». Ému, déboussolé, Ylieu s’écrie : « Il y a des dieux ! », embrasse le plateau, bénit la Lyre et le Diadème, émet un râle et puis bascule.
Et c’est ainsi qu’Ylieu, sénile, fut sourd aux "éléments" les moins "mélodieux" : et c’est ainsi qu’Ylieu dédia ce mont pluvieux, ce temple nu, aux plus latents des dieux qu’il y a

Ylieu dédia — sept 2015 / repris déc 2017

merci à Pierre pour avoir remarqué que le résultat
d'un exercice de rimes valait la peine d'être repris

7 déc. 2017

[Poé] L'inverse d'un empire


L'inverse d'un empire : un plafond qui éclate
De là se multiplient les voix et les caresses
La légitimité du puzzle à X pièces

Et tu découpes celles qui manquent

'L'inverse d'un empire', 7 déc 2017
pour Fox (en secret)

[Poé] Mon empire

.
Mon empire est un sol qui cède et s'éparpille en pétales sous tes pieds
 

Chatouille plantaire et tu passes au travers
 

Je te donne tout ce que je possède : l'appui momentané d'un vide multicolore

'Mon empire', 7 déc 2017

17 oct. 2017

[Poé] Rhubarbe crue



Aller jusqu'au bout
Terminer avec la pelle usée
Quand ça va mieux, se replonger un peu
Pour être sûr-e
Pour être sûr-e qu'il n'y a pas pire
Vous voyez
Vous aviez encore quelque chose à perdre
Et puis sortir la tête en souriant (ou non)
Tous vos alter egos autour de vous
Tous vos anti-fidèles inattendus et loyaux
Présents même lointains
Faire le pontage coronarien avec les ustensiles de cuisine
Et s'asseoir
Enfin
Mastiquer une botte de rhubarbe crue (dîner)
En discutant chimie et parfums avec cette fille
Une longue journée
Vous êtes allé-e jusqu'au bout


Rhubarbe crue, ou l'amitié au bout du tunnel
Lausanne, oct 2017

8 sept. 2017

[Poéjet] Véloce 0 (prologue)


Berlin West Stadt, 1986. She born. Loving mother, loving child. Soon for everyone to realize: she fast, she precocious! Deutsche first years. After the fall, they moved to South Carolina, then North California.

Then teenage years: shell-shocked, solitude cold as hell; school sucks, except biology. Body: already non-standard, and evolving. Attitude: wary ferret. She goes rogue. Oscillates. She a flash, yet a fish in a barrel. She devilishly intelligent and charismatic. Yet friends, not much. A few important ones, all ages from. Those not terrified by her demanding mind, her speedish demeanor. The unfettered. Friends at last: a chosen arsenal.

I know. To be fair, her mother was not anybody either.


Twenties. Unwanted pregnancy. Unspoken questions, existing through the failures and eruptions of the body. No words exist for these sensations. Things forcibly and silently kept in the vagueness of what people would prefer to ignore and forget. Even more difficult after the end, after the abortion. That's not a rule, for sure: "it's just my life", she'd say with a smirk.


And yet, adulthood got a little better. Mother was a blast, she set the way; a woman like there’s no other – or is there? I don’t really care.

Anyway. This is not about her story. Her story belongs to herself, and the number of contracts that she has signed to sell this narrative is exactly: none (yet). This is about her frequency, her shape, her turbulence. This is an extract of what happens to people in her vicinity – written to her, or about. This is what her freedom sounds like, a song of her Vee-low-city.

Oh, and yeah, I forgot: it’s NSFW and it’s in French, because she fucking digs (putting) the tongue

Véloce 0
Jun / Sept 2017

PS: Fuck you. I survived and I thrived and I'm hurt