Extrait des Chroniques d’un grain de sable, Manuscrit 7 décrypté : Quand la mort précède la naissance
30 sept. 2007
[CGS - Epi 7] Quand la mort précède la naissance
Extrait des Chroniques d’un grain de sable, Manuscrit 7 décrypté : Quand la mort précède la naissance
[CGS - Épi 6] Le fleuve de feu
[... Illisible, ndlr]
... car je n'accepte pas ton aide que je sens si possible et si proche ! JE CROIS ENCORE A MON INDÉPENDANCE car même en confessant me colle une comédie essentielle à la peau, qui se joue dans ma souffrance, hypocrisie si familière, qui ajoute à chaque pas de repentance une pensée qui me dit : « Je me repens ! Je ne suis donc pas si mauvais ! Je souffre, je suis victime », il reste un acte, une acte que je joue... Je suis irrécupérable, ne m’approche pas. AAAAArrrrrrr !!... MAIS DÉGAGE ENFIN ! ET TOI AUSSI, l'AUTRE ! JE REFUSE ! Mes dents te crissent de t’en aller elles râpent leur l’émail contre le béton enflammé et ma peau s'arrache mille aiguilles je sens la poussière sèche combler les caveaux de mes yeux mes poumons irrités coulés de leur béton de soude et de soufre alors le crin brûlé qui lacère mon dos... La punition ambivale qui approche un nuage sec hante l’enfer : Il est là ! Le nuage !... Il ne se serait pas approché avant. Vis, petite voix. Et trouve ce qui m’a toujours manqué.
29 sept. 2007
[CGS - Épi 5] Vers le sel sans la mer
Salivant sur une espèce de balançoire suspendue entre cieux et terre, j’attends. Au centre d'une étoile à cinq branches gravée dans le sol, petit bug en puissance qui fera tout dérailler, qui s'invite à la fête et détourne la victoire, la transforme en défaite, d'une folle ou d'un fou qui prit mes sœurs stellaires pour dieux.
Ma proie, dit le roi granulaire, granuleux que je suis à son altière personne première, doit être noble et se doit d’être affable. Je le décrète : il sera Apollon, ou elle sera Aphrodite. Rien de plus.
Je sens des picotements dans mon sujet nodal - le temps est ralenti - jusqu'à sa croûte - je m'incarne lentement, quelle sensation bizarre - mais le goût de la larme salée se décuple et m'envoie tout à coup des décharges d'une autre nature
C’est une déferlante de vibrations dans le noyau que je suis, une cascade soudaine qui me fissure : « Mare, Ô Mare meum ! Des deux éléments supérieurs, j'ai choisi la chair ! Toi que je quitte, non sans adieux, dis-moi dans ton silence : est-ce déjà un vœu de retour ? »
Au même instant, je sens une terrible excroissance sortie du néant fondre sur moi, et sens le roc solaire qui s'effondre par le bas - poussière légère que j'étais - en garderais-je des attributs ? - je souffre - c'est lourd - tomber au sol dans une chute immonde
Choir tambouriner à l'ext érieur d'un corps dans l'insta n t où soi n'est nu lle part j'en crèverais
Les idées formes pures je reçois ! Quelle allure prend le monde AH !
Pour la première fois de ma vie, je m'é vanouis - d'émot ion - et sous le poids nouveau - terrible - de la pression atmosphérique ! AAoh...
écrit en 2007
[CGS - Épi 4] Le choix de la chair
Au loin, dans un désert, encore porté par des forces qui le dépassent (mais pas son ambition), on peut entendre le chroniqueur qui crie. Il est seul, individué dans l’inversion qui créa son départ. Voilà la première étape d’une métamorphose peu commune : qui vous savez, minéral, en un animal d’airain et son corps musculeux (relativement) – mais n’anticipons pas. La première étape est le choix de l'enveloppe et de la condition d'arrivée, du destin ; en quelque sorte le modèle par la race de ceux qui échappent aux vents et marées. Il crie :
Je crois tout animer, je crois tout composer, quand enfin deux choses haussent les épaules. Quant à elles, elles ont l’une des yeux pour voir et l’autre des infinités pour subsister. Ces deux forces triomphent de la mienne et font naître en moi, c’est la première fois, le désir et le dégoût, car l’une est liberté et l’autre est dépendance. Je prie de concevoir, une vie avec l’autre, l’autre vit grâce à elle. Ou encore, des deux forces, l’une vit et l’autre non, l’une tout conquiert et l’autre est toute conquête. C’est presque vrai. Le paradoxe, c’est que le maître ait besoin du serviteur, qui le compose, et fait sa force, et que le maître détruise son serviteur. L’eau l’abreuve et l’homme dit « j'erre !». Lui déploie ses galères, canaux, barrages, galions, mais elle le compose à tellement de pour-cent que s’il ne l’absorbe pas au quotidien, elle l’asphyxie !
Moi du minéral, des roches, des immobiles et des durs à cuire, de ceux qui reposent en paix là où même la vie doit se tapir, j’ai voyagé et j’ai trouvé qu’eux deux seuls reniaient l’hégémonie dont je m’étais un jour targué. L’homme est plus dur que mes atomes, et dans quelque mesure, plus robuste que mes étoiles : il me manie et m’articule, il exerce son savoir et ses devoirs à toute la création, c’est cette liberté-même.
L’eau est pulsion, et spasme qui me transperce, elle me rappelle celle que j’aimais perdue et immense, qui gèle et brûle de sel et d’animalcules, elle coule et cycle frénétiquement, c’est cette dépendance-même. D’aucuns diront qu’elle a sa trinité, de formes ou de personnalités, qu’elle suit ses propres lois qu’elle est racine de vie, je leur répondrai que je croyais cela, mais que je l’ai quittée... et elle ne m’a jamais prouvé sa puissance. Son amour est peut-être là, présent autour de moi lorsque je sombre dans ses bordures monoxydo-dihidrogéniques. Mais son essence m’est étrangère et depuis que j’erre, c’est en l’homme et ses auspices que je me terre. La particule quittera sa terre et sa mer et s’attachera à son homme. Est-ce que cela peut être ? Et dans quelles circonstances ? Comment s’y attacher si aucun ne veut de moi ? Comment attirer l’attention du plus grand géant de tous les temps... Fausse question : il ou elle n’aura pas le choix.
Mais surtout, à quel homme se fier ? Laquelle choisir ? Lequel séduire ? Qui donc pourra prétendre à marier la fille d’éternité, qui jamais ne se perds et jamais ne se crée, faire germer la graine du temps et l’enfermer dans un corps fini, délimité ? Fini d’enluminer, l’homme n’est parfait, et parfois laid, mais si aimable. Et si passionné... Tout sauf l’indifférence minérale. S’il l’avait, il serait un monstre plus terrible que tous. Je ne crois pas, du moins, je n’espère pas. L’homme, ce cristal qui façonne et cette poussière qui raisonne : tout s’harmonise dans son corps qui fonctionne comme un monde. Une planète rugueuse, perdue dans la brume, qui choisirait elle-même son orbite. Un univers chaotique qui s’harmonise mystérieusement, pour se dérégler quand il arrive enfin à être stable. Du plus jeune au plus vieux, je ne vois qu’identités, individus.
Tous atomes de l’homme, ils sont tous différents. Dans lequel s’incarner, car c’est le choix de l’homme, d’être UN, d’être UNE ? Celle qui crache, celui qui danse ? Celui qui enduit son visage de miel ? Celle qui porte son enfant dans son dos, ou celle qui l’a près de son sein ? Le bel homme d’équipage qui prit la mer un mardi soir en rêvant d’or et de croissants ? Ou l’homme de la source, qui boit et pêche dans l’histoire insulaire ? Celui qui porte le casque des légions coloniales, ou celui qui a survécu, dont plus personne sauf lui ne parle la langue ? Comment trouver cet homme qui ne s’intéresse qu’à ce qui brille ? Dois-je briller aussi où y-a-t’ il un moyen d’attirer son attention plus longtemps que le temps des larmes qui me pressent, me pressent hors de son œil, dans lequel j’irritais, plus que ne séduisais. Alors que ces questions m’obnubilaient j’en oubliais ma trajectoire, j’errais photon pensif dans le monde sous-marin. Pourquoi là-bas ? Car vous n’êtes pas sans savoir que je m’use, lorsque le vent m’abuse et me frotte comme il veut aux aléas. Sous les cieux, le lot du minéral est d’être jeté au vent, lorsqu’il n’est pas en terre. Sous les cieux encore, il se forme pendant mille ans, et le feu ne l’atteint pas.
Avant d’entrer dans le combat, point de luttes ou encore : tentations... Point d'ennemis avant d'avoir pris position ni leurs mains tendues comme des hameçons... Quand l'occasion se présentera, je serai homme ou femme »
Extrait des Chroniques d’un gr*** ** s***e, Manuscrit 4 décrypté, Le choix de la chair.
27 sept. 2007
[CGS - Épi 3] Projet d'incarnation
Extrait des Chroniques d’un gr*** ** s***e, Manuscrit 3 décrypté, Projet d'incarnation.
écrit en 2007
[CGS - Épi 2] Devinez l'astre
26 sept. 2007
[CGS - Épi 1] Le sang d'un tablier
[CGS - Épi 0] Préambule
La série de textes suivants [cote : CGS] présente les transcriptions et traductions d'une série de manuscrits inédits, récemment découverts dans l'armoire de la mère de l'auteur présumé [ndle : malheureusement décédée au moment où nous écrivons ces lignes].
Ces textes contiennent un récit pour le moins étrange, en plusieurs parties, qui relatent selon toute apparence le parcours personnel et quasi-spirituel d'une entité quelconque. On ne sait si cette "vie" en est une, et sur quel mode interpréter le récit. La narration ne s'apparente à aucun genre précis. Le style alterne entre des passages enfantins, rébarbatifs, et inutilement compliqués. Cependant, le caractère "brut" de ces manuscrits et le fait qu'ils soient inédits justifient leur publication en ligne, ce que nous ferons au fur et à mesure de leur transcription. Nous proposerons des pistes de décryptage suite au texte lui-même.
Le comité chargé de la transcription et l'édition n'a pas souhaité changer le titre présent sur le premier manuscrit, titre en partie effacé [mais facilement déductible] :