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Ales Stennar, Kåseberga, Sweden Drakkar standing stones? |
26 déc. 2011
[Poé] Kåseberga
25 déc. 2011
[Poé] Étoile de David
L'esquive musicale
La revie donnée sans le paquet cadeau
6 déc. 2011
[Poé] Les bulles imaginaires
D’autres créatures échoient à leurs bulles imaginaires
Toutes les paroles dans des containers, des baignoires
La voix de la peau calypso a éventré la bonbonne d'air
Je te la prête, l'appui d'une bulle à ta douleur pointue
5 déc. 2011
[Poékwot] Car toujours revient la question (Kenneth White)
choisir les éléments
fondamentaux vraiment
qui feront du confus
des structures nouvelles
ouvrant
sur de nouvelles harmonies
et garder ainsi la vie
vivante
complexe
et complice de ce qui est –
seulement :
la poésie »
Kenneth White
1 déc. 2011
[Poé] Losanges
Un contentieux cyclique me force à faire escale ici
Gradins d’amphi ou travées aux arcades et vitraux
Musées de bois sur les plans inclinés de l’espace boréal
Stations de ski à l'abandon – sapins noirs et pistes sales
Dômes touffus comme le temps et remplis d’arbrisseaux
Congères d'asphalte au grand ciel ou marées de mélasse
Caves inondées d’eau et d'animalcules où rien ne passe
Depuis des millénaires – que l’œil qui ne dort pas
Les forces de l'usure sont discrètes et sauvages elles
Ne sont rien que le monde entier livré à lui-même, elles
Manient les frictions, les seuils thermiques, les vents acides
Les rayons rose et orange – doux et violents – à la perfection
Les barres immenses ont l’esprit imbibé de matière
Tout polyèdre en est absent : contingence des losanges
[Les formes élémentaires se dissipent où manque le sceau
Du regard anthropique apposé au réel inhumain, abyssal – ndlr]
Du regard entropique opposé à l’humain irréel, fumerolle
Spatioports éclairés de bougies qui enfument les vaisseaux
Territoires galactiques isolés en tempête, herbes folles
Tour massive toute sertie dans le sol de la nuit sidérale
Noires pistes à décollage, terrains de Golf ou de chasse
Tout bombardés de Soleils rétractiles – leur sel multicolore
Qui éclaire l'entre-vie des vestiges, des ports à la dérive
Pluies d'étoiles aux couleurs sans nom – émues, naïves
Ni réel dégradé en souvenir – ni réel tombé dans l'oubli
On ne peut plus détruire ce qui est tombé ailleurs sans cri
En deçà de tout site même si proche, potentiel, si parent
Du mouvement de la mue – de la forme de l'atoll – une
Caldeira toute en stèles sous l'ellipse marine, un courant
De statues – chrysalide colossale d'on ne sait quoi
Une cité vierge hors de toute exploration, corail vide
Plasticine pyramide, érodée comme un tableau sans titre
Babylone sans auteur, sable et glace, bunker blanc, UR-usine
Une porte – ici – ne peut subsister, un parvis ne mène plus
A l'intérieur – survivons-nous ? – survolons tout au plus
Un cliché colonial comme souvenir au futur antérieur
Effondré sur lui-même, reflet du corps qui délite la vie
Et non l’inverse – nos corps encore vivants qui rappellent
L'éternité fragile et factice des dix mille immortels
De l'empereur des Mèdes et des Perses

inspiré des Analogies Géographiques
de Cyprien Gaillard
♪ ♫ Rhinestone Eyes

台灣新北市三芝區的飛碟屋
Sanjhih, Taiwan
Habitations abandonnées devant la mer
29 nov. 2011
[Loud!] Le Naufrage de Bontekoe
Une petite heure à tuer avant de me diriger vers la gare de l'est et attraper mon train.
Je suis encore dans le cinquième et je me promène dans la rue Mouffetard, j'erre, rue Lhomond, rue de l'Arbalète... Je fait mine de me perdre et tombe finalement sur une rue inconnue jusqu'alors.
Assez vide, sauf la devanture d'une librairie minuscule, encastrée dans la roche des bâtiments. Littérature espagnole, portugaise et sud-américaine.
Devant, un carton de livres qui ont pris l'eau. A l'intérieur, un livre sur les dérivés du jazz au Pérou, plusieurs livres en portugais qui refusent de me parler, et puis ça :
Je feuillette : c'est un journal de marin, avec des vieilles cartes de Bornéo, des gravures étranges, des dessins de l'époque, datant du jeune dix-septième siècle. Yeah. Titre bizarre, cartes, ça me suffit, et pour un euro symbolique, ça ira.
Dans le train, j'apprends que l'homme a réellement existé. Il raconte un voyage si incroyable, si risqué que j'en suis jaloux et tout faiblard. Avec peu de détails, tous nécessaires et incongrus - la marque des bons récits de faits réels, contrairement à la profusion maniérée de ceux qui se veulent réalistes - je n'en sort plus avant la fin.
Le départ, les longs jours sans rien, les rencontres, les tempêtes, les mâts, la folie calme de ces hommes qui sont en métal comparés à nous, les prières, la guerre, les fruits et les îles, le repos et l'attente, d'autres peuples dont on ne sait rien, la mort et les maladies - sans les effets spéciaux, c'est beaucoup plus vrai - Singkep, Mapor, Côn Son, l'embouchure du Zhangzhou, seize ans après...
20 nov. 2011
[Poé] L'épine dorsale du Monde
Tout écarlate ! La beauté sort des crocs d'obsidienne, effilés comme des lames
Glaciaire - et je prie - je récite en moi-même des tirades inconnues des Moghols
16 nov. 2011
[Poé] Les étincelles
Quelque chose éparpille soi
À la vue l'effondrement
Aux capteurs sans prétention
Pétales ou flocons
Pépite futile que mon œil but
Corporelle épave de l'aporie
Captant les restes étincelles
Graphite sésame de Sion
Des résidus d’argent
Qu’elle arc et sème s’imagine
Dardant d’une poussière
Tout est marée qui précipite
Chaque électron s'immole
Tournoie en continu
Au dôme du double creux
Les ondes particulent
Avant d'en n'être aucune
15 nov. 2011
[Apz] Troisième arrivage
Le supplice de Tantale, c’est pas la mer à boire, mais pas non plus du gâteau
Note à moi-même : ne plus jouer à cache-cache avec mes lunettes, sans mes lunettes
Finalement, arriver trop tard a aussi du bon - mais il s'agit quand même d'oublier les prix et le confort
Je dis "Que rien ne soit !" et même là, on ne m'obéit pas !
Enterré vivant dans la poitrine, il donne des petits coups réguliers contre la paroi. Déterré, il continue à faire des bonds puis se tait. L'émotion ? Jamais content ? Bizarre
Oui mais les animaux sont des plantes accélérées
Chaque chanson est plus qu'un monde à neuf dimensions et le mental n'y suffit pas
Journeys in outer worlds will have you filled with lyrical paraphernalia
Et dire que les femmes de ménage et les hommes à tout faire ont un double des clés de tous les bureaux du monde entier
Pourquoi la perspective du bonheur est-elle plus jouissive et plus sûre, plus joyeuse, que le bonheur lui-même ? Parce qu'il n'y a qu'elle pour croire en lui (ce paumé)
Le jour où les squales auront bouffé tous les surfeurs, les filles porteront des bikinis en kevlar (yeah!)
... j'entends déjà le vendeur de glaces ambulant diversifier son offre "Chouchouuus, harpons ! Beignets, coutelaaas"
Faire du kayak en rivière, c’est comme faire un raid dans le désert : on peut pas en profiter si y'a plus d’eau
Parfois l'échec est la bonne solution (transitive)
Tu as une poutre dans l’œil ? Ça tombe bien, Jésus est toujours charpentier
Mais après son passage, ne laisse quand même pas la faucheuse s'occuper de la paille dans l’œil de ton voisin
Vivre une dialectique au quotidien - se confronter, être conforté - ni équilibre fusionnel, ni balançoire, mais en équilibre instable, mort s'il se croit acquis, vivant s'il se perd et se retrouve
Et quand tu te tais enfin, j'entends pousser ma barbe
12 nov. 2011
[Poékogi] Se taire
Se faire violence
Toujours se taire : laisser les bavards décider ?
Leurs maîtres à penser, pireNoyés jadis en eux-mêmes
Obsédés par l'audience, le like,
l'argent, le dernier mot ?
Peut-on façonner un esprit ?
Le "sien"Se taire, se faire violence ?
Que faire de la source et du pardon ?
2011
[Loud] La Matrice
« 12 - RÉVEIL »
« Le matin, notre lever est somnolent. Rares ceux qui entendent la longue sonnerie du réveil qui glisse à travers le camp dans l'obscur frémissement de la nature avant l'aube. Mais le caporal Abner, vieux soldat et plus vieil homme, en a réveillé quelques-uns tandis que, dans l'obscurité, il enfilait ses vêtements. A la première note du clairon, il s'enfonce dans ses bottes : "Allez, debout les gars !", braille-t-il âprement, cependant que la longue menace de sa haute taille se précipite aux commutateurs [...].
Lourds de sommeil, nous nous retournons et de la main cherchons à l'aveuglette, près du chevet, les chaussettes d'hier. Si nos nez n'étaient pas aussi pleins de sommeil que nos yeux, nous devrions trouver aisément ces chaussettes, figées qu'elles sont d'avoir été portées plusieurs hiers... »
« A huit heures du matin, nous sommes quatre debout au parking auto, qui nous sentons dégoûtés de la vie. C'est bien la chance d'avoir écopé du char-à-merde un lundi, le jour où tout pèse deux fois plus lourd. Notre chauffeur crasseux (tous les chauffeurs de la RAF sont crasseux) chatouillait sa machine et s’efforçait d'en mettre en marche le moteur engourdi de froid. Enfin, dans un fracas il démarra. Nous nous jetâmes sur le marchepied à bascule et nous hissâmes à l'intérieur. Le camion tourna sur la gauche, descendit, franchit le pont [...].
Plusieurs poubelles de samedi étaient bourrées d'un sédiment pesant aussi lourd qu'elles et composé de suie, d'os, de papier, de bribes d'aliments, d'assiettes, de verres, de boîtes de conserves par centaines, de viande et de paille pourrie, de vieux chiffons ; et de pain vert, moisi, qui sentait la noix de coco.
Quelqu'un avait versé par là-dessus des dizaines de litres d'un machin noir pareil à de la mélasse, ce qui avait cimenté, pour en former un pudding serré, jusqu'à la cendre et les épluchures de pommes de terre. Quatre poubelles refusèrent de se vider : il nous fallut en extraire le contenu avec nos mains pour cuillers. Ce n'était pas trop pénible au toucher mais on frissonnait en voyant un bras propre y entrer et l'on savait mal que faire ensuite du membre pollué... »
« Le petit moniteur en chef nous prit de nouveau en main pour l'E.Phy., avec patience et bienveillance, en dépit l’œil malveillant du Chef de corps, qu'il avait derrière son dos. ses ordres venaient comme de quelqu'un qui nous aimait bien, ; et doucement, comme d'un homme qui parle. Pour l'entendre, nous devions nous tenir bien. Tandis qu'il nous faisait sauter en battant des bras, un type maladroit ne réussit pas à synchroniser le rythme et l'enchaînement de ses membres - les bras tombaient quand les jambes étaient en l'air ou bien bras et jambes s'agitaient frénétiquement ensemble, comme s'il essayait de "décoller". Cette vue déclencha les rires.
Le sergent Cunningham fit sortir du rang et avancer de quelques pas (mais en toute bonne humeur) ceux qui riaient, non pas le maladroit. Tout autre moniteur aurait ri de moi, avec la majorité. Le sinistre Chef de Corps, toujours appuyé contre son mur, a-t-il appris là quelque chose ? »
7 nov. 2011
[Poélovée] Tout est beau
En toi
J’y suis
2011
sur A Real Hero ♫ ♪
6 nov. 2011
[Poé] Tombe de sommeil
Mon corps fugitif, poussé dans ses tranchées lointaines
Bien au-delà des collines où le temps s’épuisait hier encore
S’éveille dans sa retraite : la peur panique de la lumière
Mon propre corps a ses caches souterraines où il digère
Le monde comme un repas aux plats disjoints, c’est gore
Il tente une synthèse et m’enferme pour être tranquille
Loin de lui j’imagine – il manipule des fioles, instruments
Dangereux – avec la précision de l’inconscient freudien
Loin en lui (j'imagine) d'autres parcours des mêmes traces
Tout seul – comme un grand – au cœur du gémissement
Il a rejoint l’inertie primordiale, une carrière de grès
Un lit, excavé par la force des choses – les éléments faibles
Couche de houx, d’ellébore, éclairée d'un feu de forêt
Les muscles qui s’enivrent de petits mouvements réguliers
Le silence est alors sa boisson préférée, la plus chère, je
"Suis perdu, une fille me parle, elle est belle, je ne réponds pas
Je fuis mais les clairières du lit n’ont aucune issue matérielle
Perdu nulle part, j’imagine mon corps creuser en lui-même la
Tombe de sommeil
5 nov. 2011
[Poé] Arc-en-ciel
Prismatière, iris horizontal
Épave qui nage dans l’étherSa trajectoire croise les rayonsPersonne n’en sort indemne
2 nov. 2011
[Apz] Deuxième flopée
**
1 nov. 2011
[Poé] Frénésie mordicus
Dans un recoin de la bibliothèque l’incendie
Se tient coi, paresseux, tranquille et mordille
Une bûche ou deuxIl n’a pas signé de contrat – tout sauf apprivoisé
Encore moins domestique
Ne vous y trompez pas : un œil et une baguePour le moment ? Il est heureux – pur matériau
Abstraction d'une musculature, de l’infortune
A chaque degré de la brûlure
Sa voix – récit exsangue des guerriers, concentré
D’apocalypse : s'il regardait seulement
Ces livres dans les yeux, ils seraient lui
Un frisson parcourt les étagères, romance
Des reflets et des ombres – jaspe, cornaline
Et la grille amollit sa vigilance
Une haleine irréelle malaxe le métal
Un baiser d'ébouillante
Tout s’achemine soudain vers la crue du vandale
Sur les poutres et les murs vacille le chiffre
De l’échancrure – je reconnais ses runes et ses glyphes
Signe du Nil incandescent
Ses lacets torrentiels : fauteuil piano les chiens de pierre
Les tomes la bonne et les jardins – marqués à vif !
Quelque chose ne va plus
Cela brille comme un signe et il chante au déluge
Voici aussitôt : la pyrolame
Qui vient – colonnes de soufre rouge
Brûlure vocale et ciselée – ne pardonne pas – elle
Ou son nom, tessiture de l’Efrit, hurlance
Qui joue et furibonde, s'épanche
Ses morsures assourdissantes sont en forme de vœu
Elle a – mordicus – voué le monde à rejoindre
Son immense oriflamme !
Déchiquète les recueils les arcades le plancher
Balaie tout, la nuée – saute dessus
Ignition des tissus ! Mes cheveux ! Ma feuil... !
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The Spirit of Fire © Tiana Marie |
26 oct. 2011
[Jet] Ce matin-là, deux flics du département de la pensée
Y'a pas à dire, ce sera un beau jour que celui de l’exécution de cette pute mentale, pour peu que les ingénieurs du département d’assaut découvrent un moyen de trouer sa peau spectrale... ... Mais quelque chose me dit que toute cette histoire ne sera pas réglée si facilement...
25 oct. 2011
[Poékwot] A perfect market (Clive James)
ou plustot les chanter
Recite your lines aloud, Ronsard advised,Or, even better, sing them. Common speechHeld all the rhythmic measures that he prizedIn poetry. He had much more to teach,But first he taught that. Several poets paidHim heed. The odd one even made the grade,Building a pretty castle on the beach.
But on the whole it’s useless to point outThat making the thing musical is partOf pinning down what you are on about.The voice leads to the craft, the craft to art:All this is patent to the gifted fewWho know, before they can, what they must doTo make the mind a spokesman for the heart.
As for the million others, they are blessed:This is their age. Their slapdash in demandFrom all who would take fright were thought expressedIn ways that showed a hint of being planned,They may say anything, in any way.Why not? Why shouldn’t they? Why wouldn’t they?Nothing to study, nothing to understand.
And yet it could be that their flight from rhymeAnd reason is a technically preciseResponse to the confusion of a timeWhen nothing, said once, merits hearing twice.It isn’t that their deafness fails to matchThe chaos. It’s the only thing they catch.No form, no pattern. Just the rolling dice
Of idle talk. Always a blight before,It finds a place today, fulfills a need:As those who cannot write increase the storeOf verses fit for those who cannot read,For those who can do both the field is clearTo meet and trade their wares, the only fearThat mutual benefit might look like greed.
It isn’t, though. It’s just the interchangeOf showpiece and attention that has beenThere since the cavemen took pains to arrangePictures of deer and bison to be seenTo best advantage in the flickering light.Our luck is to sell tickets on the nightOnly to those who might know what we mean,
And they are drawn to us by love of sound.In the first instance, it is how we singThat brings them in. No mystery more profoundThan how a melody soars from a stringOf syllables, and yet this much we know:Ronsard was right to emphasize it so,Even in his day. Now, it’s everything:
The language falls apart before our eyes,But what it once was echoes in our earsAs poetry, whose gathered force defiesEven the drift of our declining years.A single lilting line, a single turnOf phrase: these always proved, at last we learn,Life cries for joy though it must end in tears.
Clive James, Poetry Magazine, Feb. 2010.
17 oct. 2011
[Loud!] Laconismes (Conrad Winter)
Quand sept ou huit mots suffisent à l'infusion violente, à l'intraveineuse poétique, au fix de significations, à l'introverdose possible, on sent venir à la première lecture que ce ne sera pas la dernière. J'y reviens souvent.
On enchaîne alors ce qui s'enchaîne si vite, et l'on n'y prend pas garde – ou alors, pour essayer de préserver la surprise. On se limite et on se rationne volontairement : micro-dosage littéraire et philosophique. C'est bon, c'est rare, il y en a peu mondialement. Laconismes, je crois, se range facilement dans cette catégorie :
Ces phrases volantes sont des charges, à tous les sens du terme. Des charges furtives, en apparence inoffensives, dont l'ironie et l'agressivité vitales se révèleront ensuite indéniables. Laconie portative. Des charges sans majuscule ni suites, sans système, sans relations faciles à suivre. Comme souvent, c'est la quantité de la dose qui fait le poison (Paracelse). Des charges à s'administrer en cas d'urgence, à dose homéopathique, infinitésimale : ce recueil se fait chargeur, capable d'éliminer toute la niaiserie qui nage dans le cerveau d'un homme, d'une femme, etc.
« il y a des croyants qui achètent leur Bible chez l'armurier »
« le plus pervers de cette histoire est bien que "la vie continue" »
Parfois, on vide le chargeur sans regarder, avec rage et en colère, sans résultat, mais avec Winter, on ne tire jamais à blanc. Le danger est de croire que c'est inoffensif, que c'est seulement un jeu, qu'il n'y a rien de "profond" ou de "complexe" à construire derrière ces formules inégales. Bien chercher, relire, isoler celui-là, broder sur celui-ci, décentrer un troisième : tel vestige prétendument spartiate prendra soudain l'allure d'un coquillage qui vomit toute la mer, d'une clenche invisible ou d'un marteau vengeur.
La décharge poétique et philosophique me ramène à la même question : comment savait-il ? Non, vraiment, dans les cris et les larmes et les livres et la rue je n'obtiendrai moi-même de ma vie de telles poignées simples et claires de mots.
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Gunfight by Dannny |